Prêt pour un nouveau fragment ? Il est signé par Francine. Bonne lecture !
Avancer
Trépignant d’une jambe sur l’autre, elle suit la veste vert bouteille en laine devant elle. Dans sa main gauche moite, elle serre son bulletin qu’elle vient de choisir dans l’isoloir en fer et au rideau bleu marine. Sa carte d’identité plastifiée bouge et glisse sur sa carte d’électeur, mu par les doigts nerveux de sa main droite. Elle avance d’un pas décidé, les tend à l’assesseur qui contrôle d’un œil rapide la photo et son visage, vérifie les noms sur les documents. Elle allonge son bras gauche, l’enveloppe ocre glisse dans la fente de l’urne transparente et tombe silencieusement au milieu des autres. Un petit clac résonne dans la cantine de son école primaire. « A voté » prononce haut et fort l’homme aux cheveux gris. Elle se sent adulte, elle vient de voter pour la première fois.
Comme tous les matins, par la fenêtre de sa chambre, elle jette un œil rapide sur le ciel. Aujourd’hui bleu et plein soleil. Elle ouvre la porte de la penderie de l’armoire bretonne donnée par sa grand-mère pour son nouvel appartement. Elle écarte les cintres un à un, glissant sur la tringle avec un bruit métallique. Elle ne sait que choisir comme tenue pour cette nouvelle journée. Robe en satin rouge à pois blanc, pantalon en lin bleu avec le chemisier de coton rose, jean noir et le tee shirt à carreaux noir et blanc. Le cœur léger, son choix se fait sur la jupe plissée en soie à fleurs multicolores et le maillot blanc et doré. Les escarpins en cuir rouge seront du plus bel effet. Son Miss Dior, pschitt cou et poignets. Comme son humeur, elle sera dans le ton de ce jour d’été ensoleillé.
Sous le soleil écrasant du milieu d’après-midi, elle marche d’un pas rapide et traverse dans les passages blancs sur la route goudronnée de la métropole de Californie. Les talons aiguilles de ses Prada rouge s’enfoncent dans l’asphalte devenu mou sous la chaleur. Elle est impatiente d’arriver à son rendez-vous avec son nouveau client, potentiel de faire un bon business avec peut-être la vente de cette magnifique maison de Santa Monica avec vue sur la mer. Les documents indispensables sont dans son sac en cuir noir qui pend au bout de son bras droit. Un coup de klaxon la fait sursauter et sortir de ses pensées. Elle tourne la tête sur la droite et lance un regard noir vers le conducteur indélicat, assis dans sa luxueuse Maserati, climatisation à fond, teint hâlé et lunettes de soleil Gucci sur le nez. Un léger souffle de vent chaud caresse son visage, envole sa jupe de soie fleurie et fait voler ses longs cheveux roux en flamme incandescente.
Laisser un commentaire