Derniers récits, imaginés par Annie, en lien avec le thème du jour de « Viva Copaca’Bagneux » où A Mots croisés proposait une animation d’écriture.
L’un destiné à des lecteurs jeunes et adultes, l’autre à un public enfants. Deux histoires fortes et engagées ! Bonne lecture !
Les jours verts
– Dis, Mamie, c’est toi sur cette photo ? T’étais où ?
– C’était l’été à Copaca’Bagneux, dans les années 2020. Tous les jours, nous faisions la fête au parc du Puits Saint-Étienne. Nous passions nos après-midi, dehors, à jouer, à courir, à sauter sous les brumisateurs. Il y en a même qui écrivaient des histoires sur la nature ! Les parents dansaient la zumba et écoutaient des musiques du monde. Les vieux nous regardaient, assis sur des bancs, sous les arbres. Le soir, nous mangions des brochettes ou des glaces ! Ça sentait bon les frites et les merguez ! On était si heureux dans notre petit coin de paradis, bien vert, aux portes de Paris.
Et, puis, un jour, cette vie insouciante s’est arrêtée. Brutalement. Tu sais, il y a eu une terrible canicule en 2035. Plus de 55 degrés à l’ombre ! Cela fit des ravages : la plupart des Balnéolais sont morts, déshydratés. Il y eut pénurie d’eau. De graves incendies détruisirent des quartiers entiers de la ville. Tous les marronniers du parc Richelieu et du Puits Saint-Étienne partirent en fumée, disséminant aussi les perruches vertes !
En fait, les habitants qui ont survécu s’étaient réfugiés dans les tunnels du métro ou des anciennes carrières. Ils recueillaient l’eau du Clos des Sources. Nous, on a eu beaucoup de chance. Mes parents avaient un jardin ouvrier qui donnait sur une grotte, près de Fontaine-Gueffier. Nous avions de l’eau et des légumes. La nature nous a sauvés !
– Dis, Mamie, pourquoi y a-t-il eu la canicule ?
– Tu sais, c’est une bien longue et triste histoire, ma chérie… Écoute, je vais te raconter ce désastre provoqué par les générations passées… responsables du gaspillage des ressources de la planète… du réchauffement climatique… Je vais te raconter pourquoi maintenant, nous dormons le jour et nous vivons la nuit… Je vais te raconter pourquoi nous mangeons des insectes, des racines de cactus et des écorces de baobabs … Je vais te raconter pourquoi …
Sa voix gronde de plus en plus. Pourtant, l’adolescente que je suis s’endort… paisiblement… sur la couche à côté d’elle. Demain soir, je me lèverai pour aller à l’école. Plus tard, je serai climatologue. Je veux tout faire pour refroidir la planète ! Pour qu’elle soit à nouveau… verte, un jour !
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Seconde vie
Il était une fois, dans une forêt enchantée, une fourmi nommée Félicie, une taupe du nom de Chloé, et un lombric appelé Léo.
Un jour, alors qu’ils creusaient des galeries sous la terre, ils entendirent des sons étranges. Intrigués, ils avancèrent et trouvèrent une sorte de cube, recouvert de mousses vertes. Cette forme géométrique ne ressemblait à aucune autre dans la nature. Ils décidèrent de la porter jusqu’à la surface et la posèrent au beau milieu de la clairière. Au bout de quelques minutes, de la musique sortit de cette étrange boîte.
Intrigués par ces bruits, tous les animaux de la forêt arrivèrent et se mirent à danser. Un vieil ermite qui habitait par là les rejoint pour faire la fête avec eux. Il n’avait de cesse d’expliquer que c’était un poste de radio. Qu’il avait été jeté là, par ses propriétaires qui s’en étaient sûrement lassés. A l’époque, cela arrivait souvent de jeter ses ordures dans la nature !
Il trouvait tout de même incroyable qu’elle marche encore ! Vexée, la vieille radio se mit elle-aussi à danser, à se trémousser, à se balancer d’un côté à l’autre jusqu’à en perdre l’équilibre. Vroom ! Elle bascula en plein dans un buisson de ronces.
Affolés, nos trois amis essayèrent de la secourir. Félicie grimpa sur un arbre pour attraper la radio entre ses pattes. Tandis que Chloé creusa un passage jusqu’à elle, pour éviter les épines. Puis, Léo s’enroula autour d’elle pour l’emporter vers la clairière.
Tous les animaux de la forêt applaudissaient les trois héros qui avaient réussi à la sauver. Ils dansèrent jusque tard dans la nuit !
Et c’est ainsi que la radio abandonnée connut une seconde jeunesse !
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