« Un beau matin… »

Deuxième temps de l’atelier à l’Hôtel littéraire Arthur Rimbaud : Marie-Laure Rossi, intervenante, nous invite à écrire un récit à partir de phrases oniriques extraites des poèmes en prose d’Arthur Rimbaud, les « Illuminations ».

Nous partageons ici le poème imaginé par Jean-François.

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Un beau matin, 

Je chausserai mes semelles de vent et 

J’irai par les chemins.

Je marcherai droit devant moi, sans but.

Je me laisserai guider par le vent, par les odeurs et par les bruits.

Je chercherai les refuges pour m’abriter du vent.

Je flairerai les odeurs pour me caresser la narine et me nourrir des produits de la nature.,

Je fuirai les horribles bruits générés par la ville et la vie trépidante.

Je m’enfoncerai dans les campagnes, dans les forêts et humerai toutes les richesses de ces lieux.

Je gravirai les hautes montagnes pour replonger vers la civilisation, mais je l’éviterai.

Je traverserai des rivières et franchirai des frontières,

Je découvrirai des mondes nouveaux jusque-là inconnus 

et, au détour d’un rivage, près d’un arbre puissant, 

Je poserai mon baluchon et attendrai l’oiseau qui s’approchera.

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Nous vous proposons maintenant de (re)lire le poème d’Arthur Rimbaud, extrait des Illuminations :

Royauté

Un beau matin, chez un peuple fort doux, un homme et une femme superbes criaient sur la place publique : « Mes amis, je veux qu’elle soit reine ! » « Je veux être reine ! » Elle riait et tremblait. Il parlait aux amis de révélation, d’épreuve terminée. Ils se pâmaient l’un contre l’autre.

En effet ils furent rois toute une matinée où les tentures carminées se relevèrent sur les maisons, et tout l’après-midi, où ils s’avancèrent du côté des jardins de palmes.

Pour mémoire

« Les Illuminations » de Rimbaud sont un recueil de poèmes en prose, créés entre 1872 et 1875. Ces poèmes évoquent les grands voyages, la vie de l’homme des villes. Il explore des thèmes tels que la nature, l’amour, la spiritualité et la quête de sens dans un monde en mutation. Ce sont des visions hallucinées où se mêlent, à partir d’un souvenir ou d’un spectacle fugitif, d’autres souvenirs, des rêves.