« Enfant, certains ciels ont affiné mon optique… »

Deuxième temps de l’atelier à l’Hôtel littéraire Arthur Rimbaud : Marie-Laure Rossi, intervenante, nous invite, à écrire un récit à partir de phrases oniriques, extraites des poèmes en prose d’Arthur Rimbaud, les « Illuminations ».

Nous partageons ici le poème imaginé par Francine. 

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Enfant, certains ciels ont affiné mon optique. 

Je regardais courir les nuages poussés par les vents. J’en choisissais un, je visualisais une ligne d’arrivée et je pariais dessus. Les yeux levés vers les cieux, je suivais sa course, je l’encourageais et je criais victoire quand j’avais gagné. Et, je dansais au milieu des herbes hautes de la prairie de mon grand-père

D’autres fois, je les scrutais, je les redessinais, ainsi de créer ma ménagerie. Alors, apparaissait dans l’azur, le lion, la girafe, l’éléphant, le gorille, le dromadaire. Mais aussi, la vache, le cheval, le lapin, le chien, le chat. Et bientôt, la famille des dinosaures faisait son entrée dans mon bestiaire. Aujourd’hui, le ciel et ses nuages ne sont plus qu’eux-mêmes.

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Nous vous proposons maintenant de (re)lire le poème d’Arthur Rimbaud, extrait des Illuminations :

Guerre 

Enfant, certains ciels ont affiné mon optique, tous les caractères nuancèrent ma physionomie. Les phénomènes s’émurent. À présent, l’inflexion éternelle des moments de l’infini des mathématiques me chassent par ce monde où je subis tous les succès civils, respecté de l’enfance étrange et des affections énormes. Je songe à une guerre, de droit ou de force, de logique bien imprévue. C’est aussi simple qu’une phrase musicale.

Pour mémoire

« Les Illuminations » de Rimbaud sont un recueil de poèmes en prose, créés entre 1872 et 1875. Ces poèmes évoquent les grands voyages, la vie de l’homme des villes. Il explore des thèmes tels que la nature, l’amour, la spiritualité et la quête de sens dans un monde en mutation. Ce sont des visions hallucinées où se mêlent, à partir d’un souvenir ou d’un spectacle fugitif, d’autres souvenirs, des rêves.