Cette année encore, À Mots croisés s’est rendu au Plus Petit Cirque du Monde pour assister à la représentation de « À tout rompre » de la Compagnie WAS. Pourquoi ? Parce que c’est l’ADN de notre association de créer des passerelles entre l’écriture et d’autres domaines artistiques comme le cirque, le théâtre, etc.
Le spectacle a servi de mise en bouche à l’écriture sur la question de la rupture. Annie d’A Mots croisés a invité Carmen, Danielle, Francine et Jean-François – tous aussi enthousiasmés par le spectacle – à imaginer une histoire de rupture, à partir de plusieurs propositions d’écriture.
À suivre le récit de Jean-François ! Bonne lecture !
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Adieu Maman, adieu Papa
Mes chers parents,
J’ai essayé, je vous assure, j’ai essayé de toutes mes forces, je n’y suis pas arrivé.
Quand vous ouvrirez cette lettre, il vous restera deux enfants : Jérémy et Emma, mon petit frère et ma petite sœur, dites-leur que je les aime.
J’ai rencontré tous les gens que vous m’avez conseillés : des médecins, psychologues, et aussi des coachs et des entrepreneurs mais après quelques mois en dépit de mes efforts, je n’en voyais pas les gains, ni même un avantage, alors voyez-vous j’ai décidé de partir.
Je ne voulais pas vous faire de peine, je sais tout l’amour que vous me portez et que vous donnez. Je sais aussi la douleur que vous ressentirez en lisant cette lettre, mais je ne peux vraiment pas rester dans ce monde. Ce n’est pas le mien. Je ne suis pas fait pour cette compétition permanente et cet égoïsme mesquin.
Vous m’avez soutenu toutes ces années, accompagné dans les moments les plus difficiles quand, au fond du gouffre, vous tentiez de me transmettre votre force, votre énergie, votre espoir dans l’avenir et des jours meilleurs, et notre capacité à tous de nous améliorer. Mais tout cela s’est avéré au-dessus de mes forces, je n’en peux plus, j’arrête !
J’arrête cette mascarade, ces cachotteries, cette hypocrisie permanente, ce combat constant. L’heure est à la décision, fut-elle radicale.
Mes chers parents, ma petite sœur, mon petit frère, je vous dis adieu. Nous ne nous verrons plus, nous ne nous parlerons plus. Je ferme le livre. Mais est-ce vraiment un adieu ? Où que je sois, je penserai à vous, je prierai pour vous. Je ne vous oublierai pas.
Surtout, mes chers parents, ne vous inquiétez pas. Je vous quitte, je ne vous abandonne pas, je change juste d’hémisphère et si jamais je trouve un lieu où m’accoster, alors je vous ferai un signe ; nous nous reverrons. Cela peut prendre du temps, mais comme tu dis si bien maman, le temps ne compte pas lorsque l’on cherche et que l’on trouve.
Je vous embrasse fort,
Votre fils, votre frère,
Franck
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