Copaca’Bagneux – Animation d’écriture « Enfin, libre ! » avec Carmen (1)

Écrivante d’A Mots croisés, Carmen s’est livrée avec plaisir à l’exercice d’écriture, « Enfin, libre ! », proposé mercredi 10 juillet 2024 sur Copaca’Bagneux.

Il s’agissait d’écrire un récit avec un (ou plusieurs personnages), bien ancré dans le temps, dans un lieu. Dérouler comment le personnage va tenir alors qu’il est privé de liberté : ses émotions, ses espoirs, ses fantasmes, ses peurs, ses rêves… jusqu’au moment où elle pourra faire dire à son personnage – et cela sera la phrase finale ou excipit  : « Enfin, libre ! »

Nous vous souhaitons bonne lecture de son récit ! 

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Le dernier jour

Assis sur son lit, JP ne savait pas par où commencer. Pourtant, il n’avait que peu de choses à emballer. Ses bagages ne devraient pas être très longs à faire. Ce n’était pas comme son ancien voisin, parti le mois dernier. Lui, il avait carrément demandé à être aidé tellement il en avait. 

D’ailleurs, JP ne comprenait pas que certains aient besoin de cumuler tant de choses. Lui trouvait que les objets n’étaient que des boulets aux pieds, juste bons à vous emprisonner au passé. JP ne souhaitait qu’une seule chose partir de là et repartir du bon pied. Aller vivre ailleurs où personne ne le connaîtrait.

Enfin, il se décida à emballer ses maigres affaires. Plus tôt, il quitterait les lieux, plus tôt il irait vers son nouveau destin. Parvenu à l’entrée du bâtiment, JP signa les ultimes formulaires administratifs. Il aurait voulu se sentir heureux mais il n’y parvenait pas. Ce jour tant attendu ne produisait pas sur lui l’effet escompté. Ceux ayant déménagé avant lui, sortaient avec un enthousiasme non dissimulé. Mais JP avait passé tellement de temps à imaginer ce jour, qu’aujourd’hui il avait toujours du mal à réaliser qu’il partait. Sûrement qu’il avait dû trop idéaliser cet instant banal, alors il n’arrivait pas à se réjouir.

L’ancien locataire sortit par la petite porte. Derrière lui, un gardien avait le regard ironique et un sourire moqueur aux lèvres. L’homme s’adressa à JP pour la dernière fois en vingt ans : « Alors, mon gars, enfin libre ? »

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