Copaca’Bagneux – « À vos mots, prêts, partez ! » par Annie Lamiral

Cet été sera sportif ! Des Jeux Olympiques aux jeux d’écriture… il n’y a qu’un pas ! Ou plutôt une animation d’A Mots croisés, mercredi 24 juillet 2024 au parc du Puits Saint-Etienne. 

Retrouvailles avec Annie, écrivante d’A Mots croisés, qui nous transporte aux J.O. de Paris 2124 ! 

Cent ans plus tard… 

Mercredi 26 juillet 2124. Il y a un siècle, jour pour jour, Paris accueillait des milliers d’athlètes et de spectateurs du monde entier. Peu de temps après, le réchauffement climatique a définitivement chamboulé la vie sur Terre. 

Aujourd’hui, Paris est une charmante petite cité lacustre où quelques survivants vivent, au frais, dans des bulles sous-marines, arrimées aux profondeurs de la Seine. Les villageois à l’esprit rebelle, un peu comme leurs illustres ancêtres, Astérix, Obélix et les autres, organisent, cette année, les premiers Jeux Olympiques Intergalactiques (J.O.I.), la Terre ne comptant plus assez de sportifs.

L’événement est grandiose. Le Comité officiel des J.O.I. transforme la Tour Eiffel en station spatiale pour accueillir, grâce à des panneaux aimantés, vaisseaux et hoverboards en tous genres venus des quatre coins de la galaxie. Nuit et jour, la grande dame de fer scintille de mille lasers pour attirer les regards de toutes les galaxies. 

Le Stade de France est devenu une arène, un espace en apesanteur. Les athlètes y flottent joyeusement, tout en essayant de réaliser des figures acrobatiques des plus spectaculaires. Ils slaloment avec brio entre les drones-caméras des télévisions étrangères et la nouvelle génération de pigeons parisiens cybernétiques curieux d’assister à un tel événement.

Des compétitions de natation se déroulent dans les tunnels inondés de l’ancien métro. Aidés de leur GPS, les nageurs, tous équipés de branchies artificielles et de combinaisons en écailles fluorescentes, s’adonnent à un escape-game des plus sportifs dans le labyrinthe des 16 lignes souterraines tout en récupérant des indices du temps passé et des déchets fossilisés de cannettes, piles, mégots, masques Covid et emballages plastiques.

Le moment le plus attendu est celui du marathon sur les Champs-Élysées, plus verts que jamais. Imaginez, ils sont maintenant devenus une bambouseraie géante. Parmi les marathoniens, il y a Zorgalyx, un jeune athlète âgé d’à peine douze ans, qui a quatre bras et quatre jambes tentaculaires. Pour la petite histoire, ses ancêtres avaient participé aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Heureusement, les temps ont changé. Aujourd’hui, plus aucune distinction entre athlètes. Ils se défient les uns les autres, en toute simplicité, indépendamment de leur apparence physique, de leur âge ou de leur genre !

Revenons à notre jeune Zorgalyx. Ce jeune champion avale le circuit de quelques 42 kilomètres à une vitesse fulgurante. Il pulvérise tous les précédents records :  1 heure et 4 minutes. Ivre de bonheur, Zorgalyx décide de fêter sa victoire en haut de la Tour Montparnasse. Son énergie est encore si débordante qu’il délaisse l’ascenseur pour grimper les deux cents mètres de la façade vitrée jusqu’au sommet grâce à ses pieds-ventouses. La foule est en liesse. Du jamais-vu !

Là-haut, Zorgalyx enregistre la vue panoramique de la cité lacustre sur ses rétines hyperconnectées, puis monte dans un taxi volant pour rejoindre son vaisseau intergalactique IKS-L 4.0. Il quitte Paris, heureux, avec une médaille d’or en poche et la tête pleine de souvenirs. Le petit sac V.I.P., que le Comité olympique vient de lui remettre pour lui et sa famille, contient des cadeaux très précieux : un boule de plasma avec une miniature de la Tour Eiffel, un béret bleu-blanc-rouge, deux baguettes et des croissants cuisinés par une boulangerie moléculaire, un coffret en or massif avec une nabuchodonosor d’une cuvée signature, la quintessence du plaisir, de l’extravagance à la française, bref un champagne millésimé aux bulles atomiques assorti d’un sabre laser pour l’ouvrir, et plein d’autres spécialités culinaires françaises.

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Les Jeux Olympiques Intergalactiques de Paris 2124 eurent un retentissement interplanétaire. Ils se poursuivirent chaque année sur d’autres étoiles et sur d’autres planètes. Personne ne sait s’ils se tiendront de nouveau à Paris, dans cent ans, en 2224 !