« C’est ici que… » Atelier d’écriture (2) – Journées européennes du Patrimoine 2024

Samedi 21 septembre 2024, À Mots croisés avait invité les amoureux d’Histoire et d’histoires à suivre la visite guidée de la Maison Richelieu – actuellement Maison de la Musique et de la Danse – dans le parc éponyme de Bagneux, puis à écouter l’Ensemble vocal À Tire d’Elles qui interprétait quelques chants de l’époque Renaissance. Dans ce lieu historique du XVIIe, propice à l’inspiration, Annie, intervenante d’A Mots croisés, a aidé les participants à trouver leur chemin d’écriture. Le premier jeu permettait de « se dégourdir la main et  les neurones », d’entrer dans « une valse des mots » (voir post précédent).

Dans un deuxième temps court, Annie a invité les participants à imaginer quelques lignes d’une histoire comique, loufoque, étrange, surréaliste, poétique, etc. commençant par « C’est ici que… ». Bonne lecture !

🔹C’est ici que par une journée de pluie, ma vie fut transformée alors que je rentrais à pied du travail depuis la porte d’Orléans. Je voyais les nuages noirs qui s’accumulaient au-dessus de ma tête. Pensant passer entre les gouttes, je me mis à courir et coupai via la rue Étienne Dolet, pour me mettre à l’abri à l’intérieur de la Maison de la Musique et de la Danse. J’ouvrais la porte. Elle se referma d’un clic derrière moi. Personne. Le noir. Si j’avais su ce qui allait suivre, jamais je ne me serais levé ce matin-là. 

Alexandre

🔹C’est ici qu’on m’a dit que peut-être Richelieu était passé pour boire un coup.  J’aimerais bien connaître l’histoire derrière ce lieu avec de magnifiques poutres. Catherine

🔹C’est ici que Ronsard a écrit « Mignonne, allons voir si la rose » mais si je vous l’assure ! Certes, la maison Bénicourt n’avait pas encore été construite, mais il y avait un jardin. Tout plein de roses. C’est en écrasant une qui était tombée par terre que vint au poète l’idée d’écrire sur la beauté éphémère. Il venait d’écraser des pétales comme le temps écrase la beauté. 

Bien sûr, ce que j’écris n’est pas fondé, mais c’est ici que j’écris une histoire et que je refais l’Histoire. 

Charlotte

🔹C’est ici que des enfants, des grands, des petits découvrent la beauté des notes de musique, celles qui jaillissent du piano ou des violons.

C’est ici que des voix se découvrent et s’élèvent.

C’est ici que se mêlent étonnement, émotions inattendues et gratitude, parfois.

C’est ici que le temps se suspend et nous redonne le présent.

Evelyne

🔹C’est ici que je l’ai croisée pour la première fois au premier étage, sous les plafonds anciens de la salle de musique, en écoutant le piano. La  mélodie s’échappait par la fenêtre… Mon inspiration.

Hélène 

🔹C’est ici que les notes de musique tapent sur mon cœur.

C’est ici que la sensation des vibrations et de l’énergie, que le calme, la douceur, la nature donnent vie à mon écriture. Maintenant je me découvre.

Méline

🔹C’est ici que je suis né à…six ans… avant ça ne compte pas je ne m’en rappelle pas. L’école. Le premier jour de ma vie, les copains, les devoirs, les leçons, les premières révisions avec papa et maman aussi la valse. La valse des hôpitaux. Triste poème. Mais les lueurs d’espoir augmentent jour après jour.

Je cours, je marche, je m’envole. 

Michel

🔹C’est ici que tu as vécu, peut-être. 

C’est ici que tu as grandi, peut-être.

C’est ici que tu as aimé, peut-être.

C’est ici que tu t’es promené dans le magnifique jardin.

Peut-être. 

Es-tu encore caché dans l’un des arbres qui se dresse fièrement ?

C’est ici que tu as pleuré ou ri ?

Peut-être. 

Aujourd’hui, nous sommes dans cette belle demeure qui a traversé les siècles. 

Tu es toujours d’une étonnante beauté. 

Tu es toujours un visage énigmatique.

As-tu entendu les chants cristallins donnés en hommage à ce lieu ?

Sache que sortie de ton manteau de plâtre, tu es désormais bien visible aux ignorants que nous sommes.

Nadia

🔹C’est ici que la nouvelle m’avait été donnée.

Elle avait coupé net l’élan de mes mains sur le piano tout autant que ma vie de célibataire.

Un mariage dans 10 jours avec un officier de la Marine. Son immense fortune avait été mentionnée plus souvent que son nom. Et pourtant je ne souhaitais prendre aucun des deux.

Mon père vendait ma main, alors qu’elle était si délicatement posée sur le piano, autant voir le bon côté, j’aurais toujours l’occasion de composer l’ode funéraire de ce mari militaire. Ou dans le pire des cas, son hymne triomphante.

Nicolas

🔹C’est ici que vous veniez danser, jolies dames, invitées par le seigneur de cette belle demeure. Repas sur l’herbe et jeux dans le parc. Des couples qui se forment, se défont. Des cavalcades. Des rires. De petits cris. La nuit. Mais au matin… une dame en moins… Mystère, serait-elle tombée au fond du puits ???

Nicole

🔹C’est ici qu’elles ont chanté, mais les paroles s’en sont allées. 

C’est ici que tout a commencé. 

Que reste-t-il de tout ce passé ?

Des cris joyeux des écoliers

Des artistes qui t’ont décorée

Cette maison et le parc ont changé au cours des siècles et des successions Transformés. Remaniés. Bombardés.

Témoin, muet du temps qui passe, que seras-tu dans un siècle ?

Olivier

🔹C’est ici que Richelieu rendit visite au sieur Bénicourt. Il aimait contempler les riches plafonds de sa demeure provinciale.

Patrice

🔹C’est ici que Richelieu a eu une histoire d’amour avec une femme inconnue. C’est pour elle qu’il a fait peindre ces plafonds. Elle aurait préféré qu’il lui consacre un peu plus de ses nuits et de ses jours. Mais Richelieu pensait que l’État valait mieux que l’amour d’une femme. Les poutres sont restées.

Rémi

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