Atelier d’écriture «  Entrez dans la valse des mots » (5) – Journées européennes du Patrimoine 2024

Samedi 21 septembre 2024, À Mots croisés avait invité les amoureux d’Histoire et d’histoires à suivre la visite guidée de la Maison Richelieu – actuellement Maison de la Musique et de la Danse – dans le parc éponyme de Bagneux, puis à écouter l’Ensemble vocal À Tire d’Elles qui interprétait quelques chants de l’époque Renaissance.

Dans ce lieu historique du XVIIe, propice à l’inspiration, Annie, intervenante d’A Mots croisés, a invité les participants à entrer dans « une valse des mots », à imaginer quelques lignes en commençant par « C’est ici que… » (voir posts précédents), puis leur a proposé d’écrire une histoire plus longue en lien avec le lieu qui a connu une dizaine de propriétaires et de multiples usages, un fragment de vie au 17e siècle, de l’école Etienne-Dolet en 1946, autour de la musique ou de la danse, etc. 

Alexandre, Hélène, Méline ont choisi d’imaginer un récit autour de la Maison de la Musique et de la Danse, inaugurée en juin 2009 par la Ville de Bagneux dans la Maison Richelieu. 

🔹Je la regardais tout attendri par sa douceur, piano, pizzicato, forte. Rien ne transparaissait dans les traits de son visage. Seule, la tension de son corps me laissait percevoir la véritable force du morceau de musique. Au-delà des notes, je ressentais avec elle, toute l’alchimie intérieure qui fleurissait encore et encore jusqu’au silence, le plus pur qui s’invitait entre deux mouvements. 

Ce jour-là, il était tard, j’étais seul à l’attendre. Elle refermait la boîte de son violon. Ce violon qui avait appartenu à mon arrière-grand-père. Elle me sourit.

Alexandre

🔹Je suis encore en retard. J’ai couru, je suis essoufflée. Je m’asseois à côté de la salle de cours. J’entends le professeur parler et un élève jouer. Les notes du piano comme sa voix. Il a l’air content. Ça ne va pas durer. Je n’ai encore rien fait cette semaine. C’est chaque fois pareil… J ’angoisse. Pourtant, j’aime jouer de la musique… mais c’est dur… La semaine prochaine, c’est la scène, l’audition tant redoutée. Le prof va me détester encore aujourd’hui. Je sue… Je tremble. Ce que l’on s’inflige dans l’existence. Je voudrais pouvoir m’échapper là, maintenant, tout de suite, disparaître m’enfoncer dans le parc verdoyant avant que la nuit ne tombe tout à fait. Respirer l’humidité du soir… Ma partition… Où est-elle ? Ouf, j’ai cru l’avoir oubliée. Ce serait le comble. Peut-être que j’aurai pu échapper au cours. Bon, on y va ! Que ça se finisse … Pfff, non, je n’ai pas envie. Je me dis ça à chaque fois, mais à la fin du cours, ça va quand même… Ah, je les entends qui s’approchent de la porte. Mon cœur recommence à battre fort… C’est pénible… La mélodie de mon morceau de piano me résonne dans la tête… je l’aime bien quand même cette musique… la porte s’ouvre … c’est à moi…

Hélène 

🔹Je me souviens encore, quand elle se mit à chanter

Do, ré, mi, comme si les notes prenaient vie

J’avais envie de m’envoler vers la symphonie

Je me souviens encore de la vibration éphémère d’une grande douceur sur mon cœur 

De sa voix pure sur son micro qui faisait couler mon corps sur ses mots.

Elle est partie, mais je l’aime. 

Méline

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