« Le violon abandonné » par Carmen Ferchault

 

Dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine 2024, Annie, intervenante d’A Mots croisés, a invité à « une valse des mots » (voir posts précédents). Carmen, passionnée d’écriture et écrivante de nos ateliers, a imaginé ce récit inspiré par la Maison de la Musique et de la Danse.

 « Le violon abandonné » par Carmen Ferchault 

Le bruit des pas s’estompe au fur et à mesure que s’éteignent les feux de la rampe. Les derniers spectateurs franchissent les portes qui se referment aussitôt derrière eux.

La Maison de la Musique et de la Danse va s’endormir, épuisée d’avoir tant vibré, joué, dansé, d’avoir donné du plaisir, des émotions à un public conquis. Les loges des musiciens sont désormais vides. Les artistes sont tous partis.

Pourtant, il me semble entendre encore des notes, de ressentir les entrechats des ballerines, légères et gracieuses, d’être toujours empli de la musique de Tchaïkovsky.

Il y a si longtemps, que l’on ne me demande plus rien, moi le violon au bois craquelé, aux cordes usées, à l’archet brisé, abandonné pour un instrument plus prestigieux.

Un jour, j’ai été tout simplement oublié dans un coin sombre de la scène, là où personne ne va jamais. Depuis, je prends la poussière et me désespère seul, triste, attendant de revivre à nouveau des heures de gloire. J’avais tout donné et je donnerai tout me sentir à nouveau soulevé de terre, lové dans le cou d’un musicien , rejoué la Mélodie du Bonheur, être devant un public qui vous acclame à la fin du concert.

La musique est toute ma vie. Un violon ne prend jamais de retraite.

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