Pour ce premier atelier d’écriture de la saison 2024-2025, Carole Prieur, intervenante À Mots croisés, a invité le groupe d’écrivants à raconter un organe ou une partie du corps, sans pudeur, ni tabou.

Nous vous souhaitons bonne lecture des récits imaginés par Carmen !  

Anus 

S’il y a bien une chose que je ne n’aime guère est d’avoir l’impérieux besoin de me gratter l’anus.

Choqués ? Pourquoi ? Cette partie du corps que l’on dit honteuse peut être le siège d’intenses démangeaisons tout autant que votre crâne ou le dos. Le problème qui se pose avant tout plus que l’endroit de ce prurit, est le moment où il survient.

Chez soi, bien tranquille, votre main n’a aucun mal à se glisser là où la lumière ne pénètre jamais. Affaire vite réglée.

Au bureau, dans la rue, au restaurant, la chose est déjà beaucoup moins aisée. Comment faire quand le fondement picote comme si on cherchait à y introduire un paquet d’aiguilles. Il faut user de stratagèmes qui doivent rester le plus discrets possible. Franchement, imaginez-vous votre boss le bras dans le pantalon à l’assaut de son désagrément. Non évidemment, c’est une vision qui serait totalement inappropriée de son supérieur hiérarchique.

Moi, ma solution va constituer en une contorsion sur la chaise pour tenter d’apaiser le feu aux fesses. Parfois, ça ne fonctionne pas bien et rien de plus humiliant que de s’entendre dire : «  Tu as des vers ou quoi? »  « Bah non, qu’est ce que tu crois » 

Allez direct aux lieux d’aisance, là au moins, personne qui soit témoin du profond soulagement que l’on se procure en éliminant prestement l’horrible gratouillis.

 Appendice

Certaines parties de notre corps, sont plus nécessaires  que d’autres. Vivre sans cœur, cerveau, foie, etc. n’est pas envisageable. Par contre, il est des éléments dont on peut se demander pourquoi la nature à cru à leur utilité. Par là, je veux tout particulièrement m’attarder sur le cas de l’appendice, siège de bien de problèmes de santé fort fâcheux.

L’appendice petit par nature se mue en une monstruosité prenant plus de place dans votre abdomen qu’il lui est possible de tenir. Viennent alors les désagréments dont je souhaite vous épargner la  vision comme des diarrhées profuses, des vomissements intenses, des gaz à n’en plus finir et le pire de tout des douleurs à vous rouler par terre.

Il n’y a que ceux qui ont eu à subir ça qui peuvent comprendre de quoi je parle. Seul le passage au bloc permettra alors de se débarrasser de ce truc encombrant et alors vous réalisez que vivre sans est tout autant possible comme avant cette terrible inflammation. Je le dis, le répète, l’appendice ne sert à rien. La prochaine fois je vous parlerai de mes amygdales.

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