Ma vie de pomme

Dans le cadre des Nuits de la Lecture 2025 sur le thème des Patrimoines, la médiathèque Louis Aragon a invité à une soirée conviviale, ludique et festive autour du patrimoine culinaire !

Pour l’occasion, À Mots croisés a proposé, vendredi 24 janvier 2025, un atelier d’écriture « Le goût des mots » animé par Annie Lamiral dont vous pouvez lire ici tous les récits.  Autre opportunité d’écriture : l’appel à textes sur le sujet de « La pomme ».

À suivre le récit imaginé par Francine, gourmande de mots … et de pommes !

Ma vie de pomme 

L’hiver est fini, le froid est parti. Les rayons du soleil caressent mon bourgeon et me réchauffent. J’ai envie de sortir de mon enveloppe et de faire bronzer mes pétales blanches. 

Que c’est bon de sentir le léger vent de printemps me frôler. Je reçois la visite d’abeilles et autres insectes amis qui me fertilisent. Une bourrasque un peu plus forte que les autres fait virevolter les pans de ma robe et les fait choir sur un lit d’herbe verte. En mon cœur, maintenant, grossit un fruit, que vais-je être ? 

Avec la chaleur de l’été, j’enfle, je m’arrondis un peu plus tous les jours. A présent, je sais que je vais être une pomme. Je suis encore verte et dure, ma peau a du mal à prendre de la couleur. 

C’est déjà l’automne, que le temps passe vite, les journées ensoleillées ont fait rougir mes flancs, je deviens de plus en plus belle et appétissante. Ma chair blanche devient tendre et se gorge d’un jus sucré. Les pluies de l’automne me lavent des poussières de terre qu’amène le vent et me ternissent. Je suis balancée par les rafales de vent, ma tige a du mal à me maintenir sur ma branche. Une main d’homme me prend délicatement et m’installe dans un panier au milieu de mes sœurs que je n’avais toujours vues que de loin, chacune sur leur rameau. Elles sont bien mûres, de couleur rouge, zébrées de fines bandes jaunes, elles sont comme moi. Nous sommes ravies de nous retrouver. Sur un étal de marché, nous sommes installées en ligne, les unes sur les autres, en exposition. Un client me choisit avec quatre autres belles, nous met dans un sac en papier, bien rangées au fond d’un caddie. A la fin de la promenade, je suis passée sous un jet d’eau fraîche. Des dents blanches croquent ma chair, mon jus coule le long d’une main d’enfant. 

« Au secours, je suis dévorée ! » C’est la fin de ma vie de pomme.

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