En début d’année, À Mots croisés a déplacé ses ateliers d’écriture à la Maison de Victor Hugo, Place des Vosges à Paris que nous remercions vivement pour son accueil. https://www.maisonsvictorhugo.paris.fr/
Les ateliers hors-les-murs permettent de renouveler nos pratiques d’écriture et d’ouvrir autrement nos imaginaires. Après la visite de l’appartement parisien de l’illustre, Marie-Laure Rossi, intervenante À Mots croisés, a invité le groupe d’écrivants à imaginer la rencontre entre un personnage de l’entourage de l’illustre et Victor Hugo.
À suivre le récit imaginé par Jean-François mettant en scène Adèle Foucher, l’épouse de Victor Hugo. Bonne lecture !
Adèle déploie ses ailes
Par cette fraîche après-midi ensoleillée de janvier, Adèle remonte le long de la rue Saint-Antoine où elle croise nombre d’individus aux langages différents : les uns affairés, le travail occupe leurs gestes ; les autres plus légers, la tête en l’air étudiant les façades des immeubles qu’ils décortiquent.
Si Adèle avait un peu de temps, elle s’assoirait volontiers à une des ces gargotes où l’on peut commander une assiette accompagnée d’un verre de vin, boire un café, casser la croûte avant de se diriger vers cette grande place rectangulaire de son passé. Elle tourne sur sa gauche où elle découvre quelques portes fermées : les tenancières et tenanciers ont affiché l’heure de leur retour. A cet instant, ils doivent déjeuner.
Quand Adèle franchit le porche de cette place qu’elle connaît si bien, l’ambiance est tout à coup différente : calme, feutrée, presque silencieuse. Sous les arcades de luxueuses vitrines d’ateliers et de galeries d’artistes.
Le regard droit et décidé, Adèle s’apprête à franchir les portes de cette vaste demeure où elle demeura jadis. Elle se retrouve nez-à-nez avec le gardien des lieux, reconnaissable entre cent avec son visage rougeaud. Elle lui lance, gaillarde :
− Holà, très cher ami, le barbu est-il dans les lieux ?
− Bonjour, jolie madame, puis-je vérifier ce que vous portez là ?
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Illustration :
Adèle Foucher par Julie Duvidal de Montferrier, vers 1820, huile sur toile, Maison de Victor Hugo.
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