Pour le dernier atelier de la saison d’écriture 2024-2025, À Mots croisés est parti à la rencontre d’une association balnéolaise, Les Simones, et de Carol Rose, que nous remercions vivement pour son accueil.
Dans ce pavillon des années 30, nos écrivants ont eu le loisir de s’imprégner des lieux et de libérer leurs imaginaires. Annie Lamiral, intervenante À Mots croisés, les a invités à raconter des histoires pleines de mystère.
Nous vous laissons tout au plaisir de lire le récit d’Adélaïde !
La rénovation
Viviane arriva sur le perron de la maison. Sa maison. Et celle de sa meute. Pour ce troisième jour de rénovation, ses membres étaient déjà gourds, lourds, malgré sa récupération surhumaine. Les travaux étaient intenses. Viviane s’attela à la tâche résignée. Maintenant que les meubles pourris étaient sortis, elle commença à préparer les murs. Elle contempla les grosses fleurs violettes et oranges entrelacées qui tapissaient le mur du salon de part et d’autre de la cheminée. Affreux et psychédélique, il était temps de s’en débarrasser. Comment donc avait-il pu être choisi ? Elle attrapa un coin et tira. Un grand morceau se déchira à sa grande satisfaction. Elle tira sur un autre bord de plus belle. Une longue bande se détacha, laissant entrevoir du rouge. Oh non. Elle espérait que le mur soit blanc en dessous, pour simplifier les travaux de peinture. Elle continua à tirer sur le papier. Peu à peu le motif pris forme. La forme d’un message d’accueil. Des lettres géantes avaient été peintes sur le mur à gauche de la cheminée :
BIENVENUE VIVIANE
17 BIS RUE BLANCHARD
C’EST ICI QUE TU FONDERAS TON HISTOIRE
CETTE MAISON SERA TON FOYER ET TON TOMBEAU
PRÉPARE-TOI, ILS ARRIVENT
LE COMPLOT
Le cœur de Viviane se figea une seconde. C’était quoi ce mot ? Y avait-il eu une Viviane avant ? Le message lui était-il destiné ? Et comment alors pouvait-il être sur ce mur ? Mais après tout avec la magie, tout était possible. Prise d’un doute, Viviane s’attaqua au mur de droite. Mais sur celui-ci pas la moindre petite lettre rouge.
Le bruit de la poignée grinçante de la porte d’entrée la fit sursauter.
– Hello, Viviane, l’aide est enfin là !
La meute, portée par Ben, entra en nombre.
– T’as bien avancé à ce que je vois, c’est déjà mieux sans tout ces meubles miteux ! avança-t-il, alors que le reste de la meute partait explorer la maison.
– Oui, mais ce n’est que le début, il reste encore tellement à faire et va falloir trouver comment nettoyer un peu cette peinture rouge. Si je repeins dessus comme ça, j’ai peur qu’elle ressorte.
– Quelle peinture rouge ?
Viviane le regarda, interloquée. Puis, le doute s’insinua.
– Tu ne vois pas le message sur le mur ?
Ben haussa les sourcils.
– Heu non …
Viviane reporta son regard sur le mur, alors qu’elle sentait son ventre se nouer. Deux nouvelles phrases étaient apparues.
ILS POURRONT PEUT-ÊTRE T’AIDER
MAIS DÉPÊCHE-TOI, LEUR TEMPS EST COMPTÉ
En-dessous, un minuteur s’était affiché. Il annonçait quarante-huit heures. Et, tranquillement, les secondes se mirent à reculer retirant peu à peu des minutes au temps restant.
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