Trois livres

Pour le dernier atelier de la saison d’écriture 2024-2025, À Mots croisés est parti à la rencontre d’une association balnéolaise, Les Simones, et de Carol Rose, que nous remercions vivement pour son accueil.

Dans ce pavillon des années 30, nos écrivants ont eu le loisir de s’imprégner des lieux et de libérer leurs imaginaires. Annie Lamiral, intervenante À Mots croisés, les a invités à raconter des histoires pleines de mystère.

Nous vous laissons tout au plaisir de lire le récit de Charlotte !

Trois livres

Minuit sonna et la propriétaire des lieux, situés au 17 bis rue Blanchard, fut réveillée par l’horloge. Elle tendit l’oreille et entendit des craquements dans l’escalier. Y avait-il quelqu’un dans la maison ? 

Tout d’un coup, les livres posés sur l’étagère tombèrent au sol et elle eut un mouvement de panique. Il pleuvait fort et un orage menaçait d’éclater. Les livres se remirent d’eux-mêmes sur l’étagère et elle poussa un cri d’effroi. Elle entendit à nouveau des craquements dans l’escalier, un, puis deux, puis trois. Y avait-il plusieurs personnes ? Trois livres tombèrent au sol : « Les leçons philosophiques » de Simone Weil, « Une vie » de Simone Veil et  « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était » de Simone Signoret. Ils furent soudain attirés vers la porte de la chambre et la propriétaire finit par se lever pour les ramasser. Mais non, ils ne laissaient pas attraper !

Les craquements reprirent dans l’escalier et elle finit par apprivoiser sa peur et ouvrit la porte. Trois ombres, trois ombres de femme, trois fantômes ! Les ombres pénétrèrent dans la chambre et tendirent chacune la main droite pour ramasser un livre, qui, incroyable, se laissa prendre. La propriétaire se rua vers l’étagère et fit tomber tous les autres livres par terre mais eux, ne bougèrent pas. Elle comprit alors que les trois fantômes étaient les auteurs des trois livres et que sans doute, elles étaient venues récupérer leur ouvrage. Mais pourquoi ? Que cela signifiait-il ?

Les ombres redescendirent l’escalier livre en poche et la propriétaire resta là, à ne pas vouloir croire ce qu’elle avait vu. Elle finit par recouvrir ses esprits et se dit que cette maison s’appellerait désormais « Les Simones ».

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