É comme…

É comme… écrin de verdure, églantine, épi, éventail, éponge, étuve, évasion, étouffer, épisode caniculaire ou comme … écrire l’été !

La saison inspire les écrivains, à l’instar de William Shakespeare avec le « Songe d’une nuit d’été » ou de Charles Simmons avec « Les locataires de l’été » lequel s’ouvre ainsi : « C’est pendant l’été de 1968 que je tombai amoureux et que mon père se noya. ». Petit tour d’horizon de citations d’auteurs.

L’été en Algérie, ce n’est pas une saison, c’est une brûlure, une marque  au fer rouge qui résiste au temps et à la perte.

Noces – L’été, Albert Camus, 1954

Que le jour est lent à mourir par ces soirs démesurés de l’été ! 

À la recherche du temps perdu IV,  Albertine disparue, Marcel Proust, 1925

L’été, les vieux cons sont à Deauville, les putes à Saint-Tropez et les autres en voiture un peu partout. 

Michel Audiard

L’été : un éblouissement comme est la neige, Celle qui vient légère et ne dure pas, Et rien de nous n’en trouble la lumière d’eau qui s’est condensée puis s’évapore.

Les Planches courbes, Yves Bonnefoy, 2023

Aujourd’hui, imaginez une histoire, l’été, dans la région de votre choix. Votre personnage évolue-t-il en été dans l’hémisphère nord ? Dans l’hémisphère sud ? Est-il sous les Tropiques ? Ou au Pôle nord sous le soleil de minuit ? En Corse ?  Au Pas-de-Calais ? Dans la Creuse ?

Racontez les impressions de votre (ou de vos) personnage(s), ses sensations, ses habitudes, des moments détestables ou profondément plaisants. Vous pouvez imaginer une journée type, un moment clé, une scène mémorable ponctuée de sensations très fortes sur son corps et sur son esprit, forgées en été.  

Vous pouvez aussi vous laisser inspirer par l’illustration du jour, « Drift » de Ron Mueck. Un homme sur un matelas de piscine, presque nu avec uniquement un boxer et dont les yeux sont cachés par des lunettes de soleil… qui est-il ? que lui arrive-t-il ?

Maintenant, c’est à vous ! Dites-nous tout ! On est prêt à vous suivre, le temps d’un été…  d’hier, d’aujourd’hui ou de demain ! 

Une chose encore :

Adoptez les bons réflexes face au soleil !

https://www.info.gouv.fr/actualite/comment-se-proteger-du-soleil

Le bonus

Tristesse d’été de Stéphane Mallarmé

Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.

De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux

« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux !  »

Mais la chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.

Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au coeur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.

===

Illustration : «Drift » de Ron Mueck, 2009

Photo @annyelleparis 

3 commentaires sur “É comme…

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  1. Poème de Carmen

    C’est un vallon oublié que Marcel Pagnol n’aurait pas renié
    L’été y a jeté son manteau de soleil brûlant.
    Bêtes et hommes écrasés de chaleur cherchent un peu de fraîcheur à l’ombre de l’unique fontaine du village.
    Seules les cigales s’activent tout le jour, ne s’arrêtant que le soir venu.
    Ici dans cet écrin un peu sauvage comme seule la Provence sait faire S’écoulent les heures, s’écoule la vie

    Et quand vient l’instant de l’ultime souffle

    offre le repos éternel sous les grands cyprès du modeste cimetière

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  2. Texte imaginé par Francine

    Comme tous les étés, j’aime m’installer à une terrasse d’un café, dans un Paris déserté par ses habitants et envahi par des touristes du monde entier. Aujourd’hui, j’ai pris mes quartiers à une table du café Le Procope, café historique de Saint Germain des prés et chargé de l’âme de ses illustres clients qui planent. J’ai préféré la terrasse arrière, sur la ruelle de la Cour du Commerce St André qui est parcourue par des promeneurs curieux de notre histoire, surtout celle de la révolution, image de la liberté de nos jours, mais de terreur en son époque. Ici, a vécu Danton, où fut imprimé L’Ami du peuple de Marat et que Mr Guillotin a fait les essais de sa guillotine. Moi, ce que j’apprécie, c’est de voir déambuler ses femmes, hommes et enfants, s’arrêtant devant un magasin, marchant le nez en l’air main dans la main, courant ou riant du plaisir du moment. Devant ma tasse de café, je reste là plusieurs heures à apprécier chaque minute de cet après-midi d’août.

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  3. Texte imaginé par Dominique

    C’est une vaste étendue d’eau
    Que ne vient rider aucune vaguelette
    Où la lumière, vive, éclabousse
    La surface : c’est un lieu parfait pour la bronzette.

    Un baigneur, le corps imberbe,
    La tête posée sur un coussin d’air,
    Se relaxe ; des lunettes noires rivées sur ses yeux,
    Immobile sur son pneumatique en plastique.

    Les bas en croix, le torse nu bien huilé,
    Il repose ; les mains ballantes touchant à peine l’eau,
    Statique dans son maillot à fleurs bleues,
    Il bronze à petit feu.

    Triste sire au corps de résine,
    Il gît sous les projecteurs,
    Imperturbable dans sa piscine grise.

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