Pour la toute première fois depuis la création de l’association, il y a plus de dix ans, À Mots croisés a proposé, cet automne, une journée d’écriture à ses écrivants : « Quand écriture rime avec architecture ». Annie Lamiral, intervenante, a choisi de l’organiser à Bazoches-sur-Guyonne, près de Montfort-L’Amaury. Pourquoi ? Parce que les ateliers hors les murs permettent non seulement d’ouvrir les imaginaires autrement, mais aussi de découvrir des lieux proches, des sujets, des illustres, tout proches de Bagneux !
L’atelier du matin s’est déroulé dans la Maison Louis Carré, grâce au soutien précieux d’Ásdís Ólafsdóttir, administratrice du lieu. Cette maison iconique est le fruit de la rencontre et de l’entente entre deux hommes d’exception, un marchand d’art et galeriste Louis Carré (1897-1977), et un architecte finlandais, Alvar Aalto (1898-1976).
Dans le deuxième temps d’écriture, Annie a proposé d’imaginer un personnage et de raconter un fragment de sa vie dans la Maison Louis Carré en mettant le focus sur un meuble, un objet, une forme, un matériau.
À suivre celui de Jean-François.
Prochaine campagne
Ma chère Brigitte,
J’ai enfin pu acquérir, après d’âpres négociations, une grande maison non loin de Paris, où je pourrai construire ma réflexion et préparer les prochaines années. J’ai abordé les anciens propriétaires, en octobre 2025, après une visite privée à laquelle une amie m’avait invité. La découverte de l’endroit fut comme un coup de foudre.
Ma renommée m’ayant précédée, l’’accueil fut plutôt froid. J’ai été d’abord confronté à des refus, puis à des prix exorbitants. Néanmoins, ma ténacité et mon pouvoir de séduction ont conquis mes interlocuteurs. J’ai su œuvré vers les héritiers pour convaincre ou contraindre les propriétaires à cette transaction.
A l’instant même, j’ai salué le notaire et récupéré les clés de notre demeure en pleine forêt vallonnée. L’endroit relativement isolé s’avère apaisant et inspirant. Assis au bureau installé dans notre vaste chambre, je fais face à une piscine que je découvre à travers la grande vitre par laquelle pénètrent les rayons du soleil qui reflètent également les deux cents mètres carrés d’eau de la piscine où nos enfants et petits-enfants se débattront et s’amuseront.
Une douce chaleur m’enrobe à ce bureau présentant un long plan de travail posé contre la baie vitrée et constitué d’un bois blanc complété de chaque côté d’une commode à tiroir. Une planche ajourée, afin de dissimuler le radiateur et laisser passer la chaleur l’hiver, prolonge le bureau vers la baie.
Je suis convaincu qu’à cette position, je pourrai conceptualiser et formuler mes propositions.
Nous pourrons recevoir dans ces lieux car tant à l’extérieur autour de la maison et de la piscine qu’à l’intérieur l’espace invite à déambuler, échanger, discuter et s’enrichir. L’endroit est certes éloigné des commodités, mais lorsque j’y inviterai mes amis, mes collaborateurs et mes soutiens pour travailler, je crois profondément qu’il nous insufflera une énergie nouvelle et que nous serons créatifs.
Nous sommes en avril 2030. Il ne me reste donc que deux ans, ma chère Brigitte, pour préparer les échéances de 2032.
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© Photo @annyelleparis
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