« Fim da historia »

Partageons maintenant l’échange épineux imaginé par Maria et Christine. Bonne lecture !

La carte

Je sais que tu ne lis pas le Portugais mais peut-être vas-tu comprendre le message. Je me trompe ? 

Réponse

Après tant d’années, je suis très surpris par ta carte.

Tu l’as quitté cette ville remplie d’opportunités !

Tu m’as quitté.

Je me suis installé à Lisboa après ton départ.

Lisboa, cité de notre rencontre, de cet amour naissant et fulgurant.

Je ne pouvais plus quitter les lieux.

Je ne peux pas t’en dire beaucoup plus car je redoute ton jugement.

Que signifie cette carte ?

Quel est ton message ?

Me revoir ?

Si c’est le cas, de mon côté c’est impossible.

Je ne veux plus souffrir.

Je suis peut-être devenu cet opportuniste.

Bon vent à toi.

Charles

 

La réponse

Charles,

Notre séparation m’a plongée dans une amnésie dont je sors à peine et j’ai fait preuve d’une totale maladresse en t’adressant ces quelques mots, n’en tiens pas compte. Ma mémoire m’a joué des tours, faisant le tri dans mes souvenirs pour n’en garder que les plus doux. La tienne semble intacte et me renvoie à un vécu que j’ai dû enfouir malgré moi dans les limbes d’un passé ténébreux. Je rêve souvent de Lisbonne, sous forme de labyrinthe et ton prénom s’impose comme une réponse à l’énigme douloureuse qui trouble mes nuits.

Ta riposte est claire et m’aide déjà à rassembler le puzzle d’une liaison chaotique dont je me serais passée. Tu n’es peut-être pas l’opportuniste qui s’arroge le monopole de la souffrance amoureuse, mais je sais maintenant que je suis la femme qui ne supportait plus les coups et la maltraitance que tu m’as infligés sous prétexte d’amour et de passion. Rassure-toi, je ne cherche pas à te revoir, ni même à porter plainte. Que tu soignes ou non ta violence n’est plus mon affaire.

Tu me souhaites bon vent, merci ! Je hisse mes voiles pour te faire disparaître, à présent en toute conscience, de ma vie.

Clara