C’est au tour de Laurent de vous inviter à lire ses multiples exercices de style, allant de l’utilisation du futur, puis du passé jusqu’à la forme exclamative ou le style poétique ! Bonne lecture de « Praline » !
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Futur
Comme d’habitude, j’ouvrirai mon journal pour parler de moi. Je raconterai mon quotidien.. Je parlerai de mes joies, de mes peines. Je soufflerai mes murmures, mes pensées perdues… Je dévoilerai mes secrets.
Passé
Ce jour là, j’eus un mot difficile à écrire dans mon journal du quotidien. Je mis du temps à l’écrire. D’abord, il refusa que je l’écrive ; il prétexta que je n’avais pas le talent suffisant. Une chose fut certaine, je gardais mon sang froid devant l’impertinence de ce mot qui ne voulait pas se laisser apprivoiser par mon esprit. Il m’orienta vers le dictionnaire, et exigea que j’efface ses premières lettres en désordre. Après plusieurs essais, il finit par accepter d’être présent dans mon journal, à condition, que le présomptueux écrivant précise au lecteur, dans la marge, le sens recherché, son étymologie, ses doubles sens éventuels, ses homonymes et ses synonymes, sans quoi, je devrai l’effacer sur le champ. C’était à prendre ou à laisser !
Interrogatif
Pourquoi ce mot ne s’écrit-il pas, comme d’habitude, dans mon journal ? A-t-il choisi l’exil ? A-t-il préféré d’autres phrases ? Peut-être est-il en quête de tirades ? d’envolées lyriques ? Il s’absente sans laisser de mot d’excuse. Les vents du quotidiens ont perdu leur girouette ! Souhaite-t-il, à jamais, ne participer qu’à des réflexions sensées ? Mon journal ne serait-il pas assez bien pour lui ? Mes idées sont en désordre, j’ai tellement besoin de lui. Où est-il ?
Présent
Comme d’habitude, j’ouvre mon journal pour y déposer des mots. Ils ne trouvent pas leur place ailleurs. Je les écris pour raconter mon quotidien. Je dévoile mes rencontres. J’abrège sur ma solitude et j’oublie mes peurs. Je bavarde avec une page. Justement, c’est le petit matin, et je reviens de quelques errements. J’ai pour habitude d’écrire au jour le jour. Le café fume de bon matin, et comme suspendus, les mots attendent pour se poser…
Exclamatif
Comme d’habitude ! C’est toujours la même réponse ! Monsieur est trop occupé ! Monsieur a autre chose à faire ! Comment ? Votre tâche est prioritaire ! Ma présence n’est pas indispensable ! Quoi ?? Un poids ! Une charge ! Je vous retarde ! quotidiennement en plus ! Quelle ingratitude !! Vous l’aurez voulu, je vous quitte ! Et débrouillez-vous pour écrire votre journal sans moi !
Négatif
Comme d’habitude, je n’ouvrirai pas mon journal. J’en n’aurai aucune envie. Je demanderai au stylo de ne pas bouger. J’insisterai pour qu’il ne sorte pas de sa trousse. Je serai courageux, je ne céderai pas à la tentation. Je ne raconterai pas mes péripéties. Aucun mot, aucune ligne ne sera autorisée à circuler… Je n’ouvrirai pas mon journal les soirs d’atelier « A Mots Croisés ».
Officiel
Monsieur,
Je vous contacte au sujet du journal qui relate vos faits quotidiens. Vous devez vous présenter le 30 mars au plus tard au bureau de la Direction Générale des Evénements Journaliers (DGEJ). Si vous ne nous transmettez pas dans ce délai vos aventures finalisées, je serai dans l’obligation de poursuivre la procédure à votre encontre pour retard de dénouement à la date limite.
Jourdan Linconu, routinier public
Nostalgique
Je relis les pages de mon passé.
C’est vrai, il y a des mots réchauffés, un peu téléphonés… D’autres qui roulent un peu au hasard…Des mots qui cherchent leur chemin… Ils sillonnent les lignes de mon journal, sans repère. Que serais-je devenu si je ne les avais pas écrits ?
En vers
Manque une pensée matinale !
Un détail dans mon journal…
La mise en mémoire optimale
De mon quotidien lacrymal,
Suivi d’un bonheur pas banal…
Philosophique
Il est de coutume,
Qu’un vent insolite
Souffle sur les lignes, d’ordinaire plutôt familières
Du journal de mes routines.
J’enfile mon costume.
Des manies s’invitent
Et, mes yeux clignent sous les bourrasques journalières
De mon quotidien praline.
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