« J’ai pas envie »

C’est Carole qui a imaginé ce récit surprenant ! Bonne lecture et bon dimanche !

✍🏻✍🏻✍🏻

 Nous étions à table. La télé était allumée et nous attendions le journal de 20 h. Au menu, dégustation d’une dorade fenouil au four accompagnée d’une ratatouille façon du sud, lorsque quelqu’un sonna à la porte. Nous n’attendions personne, j’étais donc surprise.

Je continuais à manger comme si de rien n’était, car nous n’attendions personne.

« Quelqu’un devait venir ? », me demande Christophe.

« Non, nous n’attendons personne ! »

J’étais fatiguée par ma journée de 10 heures et je n’avais aucune intention d‘interrompre mon aventure gustative. Je savourais ce petit plat délicieux  que m’avait concocté mon homme avec beaucoup d’amour. « Tu ne vas pas ouvrir ? » me dit-il.

« Non, nous n’attendons personne, et qui plus est », insistais-je, « n’en ai pas envie ! »

Je continuais ma promenade gustative, mes papilles appréciaient ce festival des sens. Christophe me regarda, interloqué, pensant à une plaisanterie de ma part. Il resta silencieux, économe de ses gestes en espérant secrètement que je me lèverais. Que nenni !!

« Vas-y », me dit il fermement, « mais va ouvrir ! »

« Je suis fatiguée et je n’attends personne », répondis-je.

« Oui, moi non plus, mais c’est peut être une livraison provenant de l’un de tes sites de shopping favoris. »

 « Je n’attends aucun colis en ce moment. »

 « Peut-être que quelqu’un veut nous dire quelque chose d’important. »

« Je… »

« Et, s’il s’agissait de quelqu’un de désespéré, en détresse… il compte peut-être sur nous pour l’aider ? »

 « Qu’ il appelle les pompiers ! »

 « Mais bon sang ! C’est peut-être quelqu’un que tu connais ! »

Mathilde mâchait avec lenteur sa bouchée. Son visage ne marquait aucun signe de bonne volonté, elle s’en fichait. Déçu par ce comportement, et triste à l’idée qu’il avait épousé une femme sans cœur, Christophe posa ses couverts de chaque côté de son assiette et, de guerre lasse, chaussa ses deux béquilles. Sur un pied, il se dirigea vers la porte d’entrée.

Il scruta le judas, il ne vit personne. Il ouvrit bruyamment la porte, il n’y avait toujours personne, aucun malfrat, nobody… Rouge de colère, sans me regarder, il regagna sa chaise, continua son dîner comme si de rien n’était.

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