« La fabuleuse aventure de Lucy l’immortelle »

Le « Biographème » imaginé par Adélaïde va vous emporter dans un tourbillon d’émotions ! Bonne lecture !

La fabuleuse aventure de Lucy l’immortelle

L’insouciance

Lucy court sur ses petites jambes, elle pourchasse la mouche, s’arrête, mange un raisin caché dans sa poche et reprend sa course la bouche pleine. Le jus coule sur son menton.

Le chagrin

Elle court, elle fuit le chagrin, les pleurs de ses frères et sœurs, le silence de son père. Elle sent la chaîne dorée ornée d’une perle bleue qui rebondit en rythme sur sa poitrine. Elle ne l’enlèvera plus jamais. Elle se souvient de l’expression de joie de sa mère quand elle lui a offert le collier, c’est ce souvenir de sa mère qu’elle veut chérir. Mais malgré elle, Lucy revoit sa mère dans son uniforme d’infirmière écroulée par terre dans l’allée qui mène à la maison.

L’hésitation

Elle regarde sa sœur sur son lit d’hôpital. Elle va mieux, mais la maladie a marqué son visage, l’âge aussi. 97 ans. Elle y a pensé. Malgré la douleur et les inconvénients, elle a pensé à lui offrir l’immortalité, à la changer.

La peur

Lucy se sent mourir. Pas partir silencieusement, non, mais avec les cris et la douleur. Il n’y a d’ailleurs plus que ça, le feu qui traverse chacun de ses nerfs. Si seulement la mort pouvait arriver. Après quelques jours, ou bien est-ce quelques heures, elle ne sait plus ; le feu devient autre chose. Une présence. Cette dernière prend de plus en plus de place. Elle veut sortir, se déchaîner, se venger de la peine et de la souffrance. Le monstre en elle rugit, se débat.

Lucy est paniquée, le contrôle qu’elle exerce sur elle-même vole en éclat. Puis le silence, brisé par sa respiration laborieuse, elle sort la langue pour attraper l’oxygène. Elle entend la porte de sa cellule s’ouvrir et se dresse sur ses quatre pattes pour affronter la menace. Ben la regarde par l’ouverture. L’air désolé, il contemple le monstre qu’elle est devenue.

La joie

Lucy regarde sa sœur Lise. Sa robe courte rouge volète autour d’elle alors qu’elle se déhanche en rythme. Un sourire béat éclaire son visage. Sa première sortie en boîte ressemble à tout ce qu’elle avait espéré. Lucy chérit ce sourire.

Le dégoût

Lucy regarde les tomates qui encombrent son hamburger. Elle déteste les tomates, c’est fade et ça tâche les fringues.

L’interrogation

Alors qu’elle arrive près de l’entrée de la salle de concert, Lucy se glisse dans la file. Elle va rejoindre ses amis déjà à l’intérieur. Pour s’occuper, elle contemple les gens qui marchent sur le trottoir d’en face. Puis ses yeux s’attardent sur un chat noir qui passe la tête par la fenêtre d’un l’immeuble. Il est beau et lui rappelle Bilbo qui crapahutait dans sa maison d’enfance. Elle devrait peut-être adopter un chat ?

Le devoir

Lucy lance son pied vers Mat et lui brise la nuque. Elle pourrait le laisser là, le temps qu’il se remette. Mais ce genre d’homme ne s’arrête jamais, elle l’a vu déjà. Alors elle va jusqu’au bout et attrape sa tête pour la lui arracher ; le volume sang qui gicle la surprend. Elle n’avait pas pensé que ça serait si salissant.

L’espoir

Lucy croise le regard de Louis et lui sourit, partageant la joie de l’anticipation de cette course. Les yeux de ce dernier pétillent de surprise, et il lui rend son sourire. Lucy détourne le regard gêné. Par réflexe, elle frotte la tâche de naissance qui colore son oreille sans comprendre sa propre réaction, jusqu’ici Louis ne lui a inspiré que de la frustration et de la colère. Lucy se reconcentre, elle a une course à gagner. Elle ne laissera pas Louis, l’alpha de la meute concurrente la déconcentrer. Sa meute a besoin de la victoire.

L’amour

Son tee-shirt préféré en lambeau est aplati sur la table. Elle voit bien qu’elle ne peut plus le sauver. Le logo du groupe NBT est à peine reconnaissable. La tristesse l’envahit, quelle idée elle a eu de porter ce tee-shirt pour une course en pleine nature. Elle voulait se sentir forte, et ce tee-shirt la rassurait, lui donnait confiance. Quel gâchis. Elle n’est pas sûre que ça valait une victoire.

Le bruit de la sonnette de la porte vient interrompre ses pensées moroses. Personne sur le palier, mais un carton par terre avec une carte dessus. Lucy lit la carte écrite à la main : « J’ai pensé que tu en aurais peut-être besoin. Louis ». Elle ouvre le carton et y voit un tee-shirt gris, le même qui se trouve sur la table, mais intact. Il pensait qu’elle en aurait besoin ! Quel salaud condescendant !

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