« Mer »

Du 11 au 27 mars 2023, se déroule dans toute la France le 25e Printemps des Poètes. Cette nouvelle édition est consacrée aux « Frontières ».

Cette manifestation est soutenue par le Ministère de la Culture, le Centre national du Livre, le Centre national pour la Poésie, le Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse.

Voici le poème de Carmen, présenté à la scène ouverte proposée par la Direction des Affaires culturelles de la ville de Bagneux.

Mer

Elle franchit l’invisible frontière,

Ultime étape de son voyage,

De son ancienne vie, elle a tout laissé derrière,

Pour un autre ciel, pour d’autres nuages.

Elle y croit de plus en plus fort,

Mais, dans la solitude de ses nuits,

Ses rêves sont tous morts,

Demain est un jour qui fuit.

L’enfant pleurant dans ses bras,

L’arrache à son pesant silence,

Qui donc les lui rendra ?

Ses jolis songes d’espérances.

Quelle est cette ligne imaginaire ?

Qui contraint les femmes et les hommes,

A sans cesse faire marche arrière,

A les séparer en somme.

Elle s’est cru si longtemps,

Seule au monde, abandonnée,

Oubliant son cœur battant,

Pour croire à de belles contrées.

Ce matin c’est face à son destin,

Fière et toujours debout,

Sa vie, aux creux de ses mains,

Vers la mer elle ira, jusqu’au bout.

Mais le firmament devient si sombre,

L’horizon s’éloigne une fois encore,

Vient alors le temps des heures sombres,

Echappées de l’enfer et de ses corridors.

Et pourtant il lui faut bien vivre,

Gagner des jours de lumière,

Regarder couler le bateau fou, le bateau ivre,

Ne pas mourir à coup de pierre.

Son avenir ne ressemble déjà plus à rien,

Sous la froide et triste pluie du Nord,

Sous les coups des gardiens et les cris du chien,

Dont la blanche dent la mords.

Moi, je la regarde au loin,

Se débattre, se rebeller,

Crier en silence, lever le poing,

Eternellement se redresser.

Combien de courage lui faudra-t ’il ?

Pour suivre le chemin voulu,

Vaincre combien de périls,

Pour arracher à la vie son salut.

Pourquoi le monde est-il si cruel ?

Pour n’aimer que le malheur,

La beauté n’est-elle donc pas naturelle ?

A toutes les âmes, à tous les cœurs.

Elle tombe, retombe et se relève,

Rien ici-bas, ne l’arrête 

c’est bien elle la nouvelle Eve

Et ce sans un mot, car les grandes douleurs sont muettes.

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