Aujourd’hui, nous vous invitons à une immersion dans la micro-fiction imaginée par Annie qui a choisi de revisiter « Cendrillon ».
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Il était une fois une petite fille qui vivait à Toulouse, avec son père et sa belle-mère. Jour après jour, sa belle-mère la détestait davantage … elle était trop sage, trop douce, trop belle avec ses boucles blondes, ses grands yeux bleus et son teint de porcelaine. Bref, elle était beaucoup trop parfaite. Enceinte de jumeaux, la femme enjoignit son mari de la placer en nourrice, bien loin de chez eux, dans le nord de la France.
Violette grandit auprès de Ginette et de Léon, mineur à Noyelles, près de Lens. Un couple modeste, mais tellement aimant qui n’avait jamais pu avoir d’enfants. Tous deux choyaient la petite Violette qui non seulement était brillante élève à l’école, mais excellait par ailleurs en chant. Dans les fêtes de famille ou dans les galas de fin d’année, sa voix grave fascinait tout le monde – elle était tant en décalage avec sa silhouette si frêle et son visage d’ange !
Les professeurs du conservatoire – qu’elle fréquentait grâce à une bourse de la commune- conseillaient à Ginette et Léon de l’orienter vers des études artistiques à Paris. Malheureusement, cela leur était tout à fait impossible, la pension de retraite de Léon étant beaucoup trop faible pour assurer financièrement un tel avenir, loin de la maison. Ginette et Léon pestaient, en silence, contre le père de Violette, qui, bien que cadre auprès d’une grande banque, avait cessé, depuis ses quatre ans, de payer la pension alimentaire prétextant qu’il n’en avait plus les moyens avec deux enfants en bas-âge et un seul salaire. Un soir, en regardant la télévision, Ginette eut une idée.
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Illustration : « Cendrillon », installation de Johnathan Watts, MEG, Genève (Suisse)
« La Fabrique de Contes » est une exposition au Musée d’Ethnographie de Genève à visiter jusqu’au 5 janvier 2020
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