Partageons aujourd’hui un conte « La Femme Phoque » de Catherine Gendrin, revisité par Maximilien. Bonne lecture !
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Un Inuit au cœur de la place des Vosges. Natatok, puisque c’est son prénom, s’est perdu au détour d’une collision d’aurore boréale.
Imaginez un trou parcouru par des nuances resplendissantes de couleur. Du vert calme au bleu élégant. Puis Natatok s’extirpe : d’abord un pied, puis l’autre. Les deux bras, sa tête, sa chaude pelisse d’ours. Le voilà à Paris, en 2051.
Ce qui frappe l’Inuit, c’est ce qu’il voit. Des tours qui serpentent aux nuées d’humains, des véhicules qui volent aux robots de compagnie. Natatok cherche avidement le blanc, celui du Grand Nord. Il parcourt les rues jonchées de tapis roulant, mais, nulle part, ses yeux ne trouvent la quiétude.
Ce qui frappe l’Inuit, c’est ce qu’il sent. Des fragrances fraise tagada des vapoteuses aux odeurs arrangées des parfums bon marché. Natatok a le nez qui traîne, mais, nulle part, il ne trouve les senteurs de neige fondue, de graisse brûlée et de nuit étoilée sur la banquise.
Ce qui frappe l’Inuit, c’est ce qu’il entend. Des concerts de klaxons aux vibrations des manifestations. Le babillage publicitaire des panneaux qui parlent, les propos, terre à terre, des automates qui se pâment. Natatok tend l’oreille, mais, nulle part, il ne trouve le sage réconfort du silence.
Imaginez un Inuit qui ferme les yeux, se bouche le nez et se couvre les oreilles avec son bonnet. Imaginez la terreur qui envahit vos sens.
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Photo de la Place des Vosges gracieusement prêtée par Vincent (pseudo Instagram : vm.photoparis)
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