« Sur le bout de la langue »

C’est avec un immense plaisir qu’aujourd’hui, nous vous annonçons la parution de « Sur le bout de la langue », un recueil des textes produits pendant le cycle éponyme à la Maison de Chateaubriand à Châtenay-Malabry ! Cet ouvrage est consultable sur le site de la Vallée aux Loups, à la rubrique « Publications / Les Éditions de la Maison de Chateaubriand ».

Sous la houlette d’Olivier Campos, deux écrivantes d’A Mots croisés, Carmen et Annie, y ont participé, de janvier à juin 2021. Nous partageons ici quelques extraits.

Tout d’abord, un extrait de « L’amour au temps des impressionnistes », un récit où Carmen devait s’inspirer du tableau d’Auguste Renoir « Deux jeunes filles au piano » et donner vie à la situation.

Le vieux cerisier du jardin promettait d’être fort généreux cette année.

L’abondance de ses délicates fleurs blanches en témoignait. Sous son ombrage protecteur, Mathilde et Camille, deux sœurs unies dans l’amour filial, aimaient y tenir « salon ». Elles aussi étaient en fleur. L’âge d’or où l’éclosion de doux sentiments faisait battre leur cœur de jeunes filles.

– Camille, tiens-toi près de moi et laisse-moi te faire la lecture. Félix nous a adressé une lettre.

– Mathilde, pourquoi ne pourrais-je pas la lire avant toi ? Je crois, non j’en suis même sûre, c’est moi la préférée de nous deux.

– Tout simplement parce que je suis ton aînée, très chère sœur, et pour la préférence, cela reste à voir.

Un éclat de rire emplit l’air de ce début d’après-midi et la brune Mathilde se serra avec affection contre sa sœur. Ses grands yeux noisettes se perdirent dans le vague, son âme s’apprêtait à partir en voyage, posée sur les doux mots de leur correspondant. Camille, de sa voix, les fit danser et elles danseront également au gré du vent léger de ce début de printemps. Cette jolie saison qui faisait tourner les têtes des jeunes gens à l’aube de leur vie. Tout n’était que promesses, tout n’était qu’espérance pour deux fillettes sur le point de dire adieu à leur enfance. Deux femmes en devenir mais laquelle des deux le deviendrait la première ? 

(…)

Quant à Annie, voici un caviardage qu’elle devait imaginer à partir d’un poème ornant les jardins de l’Alhambra :

Dans le jardin des merveilles, mon roi pleure sa jeunesse.

Perdus dans le labyrinthe, ils s’enlaçent. Face à face.

Ces nuages blancs dans l’aurore, seraient-ce des perles ?

Nous partageons également un monologue qu’elle devait imaginer à partir du poème « Soir » de Federico Garcia Lorca et d’illustrations de paysages ou d’architecture de Grenade.

Dis-moi, Lune, quand mon Amour reviendra ? 

Tu tournes mes jours. Tu habites mes nuits.

Je suis lasse de compter tes quartiers et tes demies. 

Pourquoi mes jours et mes nuits si lentement s’écoulent ? 

Suis-je devenue une ombre ? 

Suis-je un arbre sec ? 

Ou un nénuphar ? 

Me suis-je perdue dans le labyrinthe ? 

Dis-moi, Lune, quand mon Amour refleurira.

===I

Illustrations : Maison de Chateaubriand, Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups

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