« L’ombre que j’ai croisée »

A l’automne dernier, Laurent Delhaye, écrivant de notre association depuis deux ans, répondait à un appel à auteur.e.s sur le thème « Que fait l’ombre dans l’ombre ? », lancé par  « Les Somnambules », une équipe d’étudiants en master CREM*. Tous s’étaient réunis autour d’un projet commun : publier un recueil de nouvelles illustrées et d’en assurer toutes les étapes de production, depuis la conception de la ligne éditoriale jusqu’à la vente. 

L’année 2020 étant celle du Double, c’est le thème qui a été mis au cœur de la réflexion pour la réalisation du recueil. Ce concept du double, le collectif l’a exploré, déconstruit, transformé… pour finalement aboutir au motif de l’Ombre, ce double fidèle et docile qui ne fait que nous suivre – jusqu’au moment où, dans le secret de l’obscurité, il prend soudain vie… Comme le somnambule qui, quand on le croit paisiblement endormi, se lève et s’en va poursuivre à tâtons quelque auteur talentueux !

Dans ce recueil de nouvelles, illustrées d’oeuvres inédites en noir et bleu, vous allez retourner aux origines de l’ombre, puis déambuler parmi elles, découvrir des ombres bienveillantes et d’autres machiavéliques et bien entendu, y lire, entre autres, le récit de Laurent « L’Ombre que j’ai croisée ».

A paraître sous le titre « L’Heure des Ombres » !

Diffusion numérique à partir de mai 2020.

Http://www.somnambules.com

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*Création éditoriale multi-supports

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« L’ombre que j’ai croisée »

par Laurent Delhaye

 

Et toi, l’ombre !

Pourquoi préfères-tu cette place ?

Je t’ai surprise,

abandonnée sur le sol

comme une empreinte de passage,

une éclipse de lumière sans ancrage.

Ta robe jamais regardée

ne glisse plus.

Je m’interpose : « Mais où est passée la lumière ? »

« Elle s’est soustraite et s’excuse de s’être absentée »,

me répond-elle.

Et moi, je tangue,

et mes lignes sombres,

compagnes de mes nuits blanches, caressent le sol.

Fuyantes et déformées, elles patinent en silence

mon espace en formes obscures.

Dans l’axe d’un rayon,

j’entre dans l’ombre,

me couche à bonne distance

et comble l’absence.

Je la rejoins, moi,

l’invisible éclat.

J’ai ma part d’étincelles !

Je ne suis que l’ombre de moi-même.

Une ombre aux multiples facettes,

l’autre moi qui reflète…

Une forme qui tournoie

sous les lampes depuis des lustres.

Confondue, j’embrasse l’ombre que j’ai croisée,

et le noir éphémère de sa robe nuit m’enveloppe.

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