Nous terminons notre série de récits imaginés à partir d’incipits de romans. Christine a choisi celui de Mitch Albom tiré de son roman « Les cinq personnes que j’ai rencontrées là-haut ». Nous vous en souhaitons bonne lecture !
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Dora
Laissez-moi, si vous le voulez bien, vous conter l’histoire d’Eddie, une histoire qui débute par sa mort lors d’une belle journée d’été.
Dora était sortie se balader espérant respirer un air plus frais et régénérant en ce début de soirée. La chaleur de la journée avait été torride et, plongée dans ses révisions, elle n’avait pas vu les heures passer. Dans sa petite chambre d’étudiante, elle n’avait pas moyen de se rafraîchir. Aucune climatisation, pas même un ventilateur. Logée gratuitement, elle avait accepté le deal : être présente tous les soirs et toutes les nuits pour veiller sur la santé de l’octogénaire. Celle-ci souffrait probablement d’une petite maladie dégénérative bien que sa fille n’ait pas indiqué cette particularité lorsqu’elle avait reçu Dora pour la recruter. Elle avait simplement confié à la jeune que sa mère vieillissant, elle supportait difficilement de la laisser seule la nuit ; la maison le permettant, elle avait pensé que dans cette période difficile, une étudiante apprécierait d’être logée en échange d’attention et de surveillance à la vieille dame, qui était au demeurant une femme tout à fait charmante.
Dora s’était montrée intéressée. Ses études en histoire nécessitant beaucoup de travail en dehors des cours, elle était certaine d’être très souvent à son bureau. Sa chambre exiguë comportait un lit une personne, une armoire, un bureau et une petite chaise qu’elle n’utilisait jamais étant donné la disposition et la proximité du lit avec la table de travail.
Si la maison dans son ensemble pouvait paraître cossue, tout semblait désuet à l’intérieur. Dora n’avait évidemment pas pensé à demander des précisions sur l’isolation de cette demeure. Elle avait d’autres chats à fouetter. Elle avait emménagé en octobre et nous étions déjà en juillet. L’automne avait été agréable et Rose, c’est ainsi que la vieille se nommait, n’avait pas montré de signes, de comportements inquiétants Dora. Elles avaient toutes les deux trouvé un rythme de vie et, au fil des jours et des semaines, Dora avait fini par oublier que Rose pouvait avoir quelque problème que ce soit. Elles prenaient régulièrement le thé ensemble en fin d’après midi. Rose bénéficiait également de la présence d’une dame de compagnie, en journée. Celle-ci lui préparait ses repas, l’assistait dans sa toilette, etc. Dora la croisait chaque matin avant de partir à l’université. Elles échangeaient quelques mots sur la nuit passée et se souhaitaient une bonne journée. Les jours et les nuits de Dora étaient ainsi rythmés entre l’université et le 34 Avenue Melbourn.
Cet après midi-là, était tout à fait particulier car la veille au soir Dora était rentrée beaucoup plus tardivement. Rose ne s’en était apparemment pas rendue compte puisqu’elle sommeillait tranquillement dans son fauteuil dans l’attente probable du thé à l’amande que lui préparait quotidiennement l’étudiante.
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