« Le Petit Singe »

Le témoignage de la mère d’un autiste a donné envie à Annie de l’adapter en conte urbain du XXIe siècle. Bonne lecture !

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Le Petit Singe

Il était une fois un homme et une femme qui habitaient un petit pavillon, pas très loin de la Vache-Noire, au sud de la capitale. Ils avaient trois enfants : deux qui étaient nés en même temps (mais plus que laborieusement) et une plus jeune, qui avait pointé son petit nez, quinze ans plus tard.

Ce qui les chagrinaient, c’était que les aînés étaient particuliers. Le garçon ne disait mot, et accumulait les bêtises. Il était provocateur, hyper provocateur.  Vidait les pots de farine dans la cuisine, se régalait des biscuits ou des chips, en vente dans les magasins, etc. Il faisait constamment le pitre, grimpait partout ce qui lui valut d’ailleurs le surnom de « Petit singe ».  Et, il criait … beaucoup… la nuit !

Un jour, alors qu’il allait au centre de loisirs, il échappa à l’attention du chauffeur d’autocar. Il partit, droit devant lui. Marcha. Marcha pendant des heures et des heures, complètement désorienté dans ces rues qu’il voyait pour la toute première fois. Soudain, il vit un lac. Il se jeta à l’eau. Mais, il ne savait pas nager ! Heureusement, des promeneurs lui portèrent secours et le ramenèrent à la maison puisqu’ils avaient trouvé, dans son sac à dos, une trousse avec plein de papiers personnels.

Sa sœur jumelle était tout son contraire. Brillante étudiante en langues étrangères à la Sorbonne, mais toutefois réservée, un peu dépressive. Quant à la petite dernière, la joie de vivre. Elle ne comprenait pas encore tout. À cinq ans, elle disait que son grand frère était son petit frère ! 

Hélas, les parents se sentaient bien seuls : ni les médecins, ni les enseignants, ni les psychiatres ne pouvaient les aider. Et, puis, un jour, ils rencontrèrent une éducatrice spécialisée qui leur parlèrent d’examens médicaux très spécifiques. Le diagnostic tomba : « Votre fils est autiste. » 

Trou noir. Les parents commencèrent à se dire : si…, si… , si… Deux saules-pleureurs. Descente aux enfers. Pourtant, ils décidèrent d’éteindre leurs émotions. Ensemble, ils se relevèrent, prêts à en découdre avec les obstacles du quotidien. « Il nous faut avancer pour que la fratrie, pour que notre couple, pour que la famille ne sombre pas. »

L’inimaginable arriva. Une nuit, leur fils s’enfuit de la maison. Erra dans la banlieue. Le lendemain matin, les parents le retrouvèrent au commissariat de police, dans une cellule avec des délinquants. Moment à la fois comique et glaçant. « Notre fils n’est pas un bandit ! »

C’est alors que les parents firent le choix… douloureux… de le placer en internat. A quinze ans. Quelque part en Belgique. Tous les jours, ils lui téléphonaient. Lui les écoutait. Il les entendait. Il comprenait. Et, puis, le merveilleux arriva. Enfin. Il dit « Maman », le jour de ses dix-sept ans ! Son premier mot. Le seul jusqu’à présent. Le comble du bonheur.

Pourtant, la réalité allait ressurgir plus dure encore ! Alors qu’un jour, la mère lui rendait visite, elle vit des traces de blessures sur son visage. Maltraitance ? Automutilation ? Le choc ! Non, il ne devait pas rester là. C’était décidé : 

« Le petit singe » qui ressemblait maintenant davantage à « Spiderman » allait rentrer au pays !

 

 

 

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