« Ma lettre à Moi » par Carmen Ferchault

Notre quatrième défi d’écriture a également tenté Carmen, l’une des écrivantes d’A Mots croisés. C’est avec grand plaisir que nous partageons ici son imaginaire, brillamment créé à partir d’outils très simples !

Bonne lecture ! 

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Ma lettre à Moi ou le futur réinventé

Une feuille blanche.

Un stylo.

Il ne me faut rien de plus, aujourd’hui, pour m’adresser à toi. Tu ne me connais pas, mais moi je te connais. Je sais qui tu es car je sais qui je suis.

Je suis celle qui frappe à l’instant à la porte de ta vie. Choisiras-tu de l’ouvrir ? Ou me laisseras-tu dehors, dans le froid du monde ?

D’ailleurs, comment est-il ton monde ? Je te n’ai pas offert une terre éternelle, mais une œuvre fragile et délicate comme la fleur des champs qui meurt quand on la cueille. Nous les avons tous arrachés ces jolis coquelicots rouges sang sous le ciel des brûlants étés, pour ne laisser que des tiges dorées, dressées vers le ciel, tels d’obéissants soldats au jour de la grande fauche.

Je sais que je devrais te demander pardon pour cela, mais je ne le ferai pas, car il faudrait que je demande pardon à mon tour à tous ceux qui m’ont précédé. Ce serait une chaîne sans fin, sans avenir, sans espérance. Alors que l’espoir, c’est comme des clefs, si on les perd il nous faut les chercher à tout prix.

J’aimerais tant, être assis à côté de toi, pour ne pas que le passé te cause du chagrin et l’avenir de la crainte. Seuls les rêves nous unissent.

Cette simple feuille de papier que tu touches de tes mains, sans la moindre technologie est la plus grande œuvre de tous les temps, la plus grande des libertés que les hommes ont créées. Cette liberté offerte à tous qui rend la mienne infinie.  L’as-tu perdue ? L’as-tu égarée ? Mais toute perte n’est pas nécessairement éternelle.

Laisse donc tomber ta tablette, c’est ta prison. Et les prisons, n’ont pas toutes des barreaux et des portes fermées à double tour. Ce sont parfois, des cages dorées qui nous enferment avec notre assentiment muet. Ces grands principes qui faisaient de nous des êtres humains, nous les avons laissés sur le bord du chemin, pour emprunter l’autoroute du progrès sans fin. Pris dans un embouteillage gigantesque sans perspective d’en sortir un jour.

Reconnecte-toi à la multitude de tes émotions, laisse-les t’envahir, prendre possession de ton corps et ton esprit. Ton âme en sera si grandie que tu ne te reconnaîtras plus.

Tes sentiments seront comme du chiendent qui pousserait envers et contre tout.

Et si, par ces simples mots griffonnés à la hâte, j’éveille dans ton cœur, un désir, une envie, alors je pourrais fermer les yeux, soupirer d’aise et rejoindre l’infini des cieux.

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