Nouveau récit de la série « Bardadrac », celui de Carole qui crée une atmosphère inquiétante, angoissante, énigmatique. Bonne lecture !
La clé
L’armoire placée face à la porte, dominait la pièce en toute majesté. En bois massif imposant, elle faisait paraître la chambre plus petite qu’elle ne l’était. Dans cet espace, il y avait aussi un lit à deux places ainsi que deux tables de nuit, une de chaque côté, en tête du lit.
J’avais très envie de savoir ce qu’il y avait dans cette armoire à trois portes. Je tournais doucement la clé qui était sur celle de droite pour ouvrir. A l’intérieur, iI y avait une rangée de pantalons suspendus à des cintres métalliques. A première vue, ils étaient en tissu de jersey sombre, pattes d’éléphants, d’un style complètement démodés et accrochés par taille. Il n’y avait pas de jeans, ni de pantalons coton d’été.
Puis, je saisis la poignée de la porte du milieu qui, elle, était entièrement recouverte d’un miroir qui reflétait ma silhouette, et mes yeux pleins de curiosité.
Elle s’ouvrit, sans résistance. À l’intérieur, il y avait deux étagères. Sur la première et la deuxième, des draps et des serviettes étaient soigneusement pliés et empesés. L’odeur de la naphtaline était forte : tout sentait le vieux. Un dernier espace, plus large, contenait une valise en cuir marron, fermée avec des serrures argentées.
Ma curiosité ne s’arrêtait pas là. C’était comme si je cherchais quelque chose de bien précis. La porte de gauche était fermée. Alors, j’enlevais celle qui était sur la porte de droite et je l’ouvris. C’était un espace à plusieurs étagères, sur lesquelles étaient rangées à plat, des dossiers, pleins de dossiers.
Mon regard traînait sur l’étagère du milieu, lorsque je vis, posé sur une pile de dossiers rouges, un revolver. Sa crosse noire et lustrée, dépassant de la pile, prêt à tomber. Je refermais immédiatement la porte de l’armoire, et je quittai la chambre précipitamment.
J’avais peur. Je retournai m’asseoir dans la salle des festivités, à côté de mon mari. Mon cœur battait fort. Je me forçais à m’intéresser à leur conversation. Je voulais oublier ce que j’avais vu, mais c’était peine perdu ; mon esprit était ailleurs. Mais à qui appartenait cette arme ? À un meurtrier ? À un espion ? Un policier ? Je réajustai les bretelles de ma robe, puis je mis ma main dans ma poche et sentis tout au fond … la clé de l’armoire !
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