« Mirage estival »

Prêt.e pour une escapade dans le sud ? Envie de soleil, de lavandin et d’oliviers, alors, suivez Anne ! Bonne lecture !

Mirage estival

Il était arrivé par le train de 14 h 57 en gare de Cassis. Malgré la chaleur implacable, il avait réussi à parcourir les 2 km jusqu’à la maison familiale. Elle était là encore fière,  se dressant devant lui. La porte sculptée n’avait pas pris une ride. Il souleva le pot en céramique situé sur le contrebas d’une marche comme indiqué dans le télégramme reçu la veille, mais la clef n’était plus là. Seule son empreinte incrustée laissait imaginer qu’elle avait reposé ici durant de nombreuses années. Avait-il mal compris ? Il souleva tous les pots qui ornaient de part et d’autre le perron : pas de trace du sésame qui lui permettrait de rentrer dans la maison de son enfance. Il relut une énième fois le télégramme froissé. La clef avait bien disparu. Victor se décida à faire le tour de la maison en inspectant tous les seaux, coupelles ou jarres qui parsemaient le jardin. La pergola était toujours aussi fleurie de clématites  et de roses flamboyantes même si aucune âme humaine ne s’en préoccupait. Le chant des cigales avait toujours la même mélodie hypnotique.

Il n’allait pas quand même devoir forcer les volets à la peinture bleue lavande légèrement écaillée ? Cherchant une réponse en scrutant l’horizon, il lui sembla apercevoir une silhouette frêle onduler sur la balancelle de l’olivier centenaire dans le champ d’à côté.Victor fut rassuré.

Enfin quelqu’un pour l’orienter dans ses recherches ou du moins pour compatir à ses déboires ; ardemment, il se dirigea vers son éventuel sauveteur. En se rapprochant, il s’aperçut que cette silhouette était fort gracieuse et enchanteresse avec sa longue chevelure brune : Etait-ce un mirage ? Etait-ce le vent chaud aux effluves de sirocco et de lavandin qui l’enivrait ?

« Vous vous êtes perdu? » questionna l’innocente créature. Il n’en croyait pas ses yeux, elle était là devant lui. Vêtue d’une robe en mousseline rose poudrée, la clef semblait profiter avec délectation de cet après-midi estival : venez vous asseoir auprès de moi. Eberlué, et comme envoûté, il s’exécuta tout en répondant : «  Mais, mais je pensais vous trouver sous le pot comme Eléonore me l’avait indiqué ! »

« Ah, mon cher Victor, il y a bien longtemps que j’ai repris ma liberté. On m’a longtemps ignorée alors que j’ai rendu bien des services : ouvrir, fermer mais toujours cachée. Ce temps est révolu, dorénavant j’aspire à vivre ma vie, que ce soit dans ces champs ou qui sait au paradis !»

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