« Réveil sous l’oreiller »

C’est Francine qui vous invite aujourd’hui à une nuit blanche… sur un bateau. Bonne lecture !

Réveil sous l’oreiller

Allongée sur la couchette avant du voilier « Le Terrible », les yeux grands ouverts, je me remémore le temps que nous avons passé pour l’organisation de notre séjour. Ces 15 jours de vacances d’été, nous les avons attendus tout l’hiver et nous les avons préparés dans les moindres détails, pendant nos soirées et quelques week-ends. Les étapes dans les différents ports de Bretagne, les menus simples faits sur le petit réchaud à gaz, les vêtements chauds et de pluie en cas de mauvais temps, les maillots de bain et tee-shirts pour le beau temps. Le tout dans un sac à dos, très peu de place dans un 6 mètres.

Enfin tout ! Sauf le cliquetis des drisses dans la nuit étoilée. Le petit vent des nuits d’été les fait danser et se frapper entre elles. Ce bruit n’est pas fort, mais il est entêtant. Il me met les nerfs à fleur de peau. Je me tourne et me retourne dans le lit, je ne réussis pas à trouver le sommeil. Un coup j’ai chaud, la minute d’après j’ai froid, je cherche à tâtons la couverture que j’ai jeté l’instant d’avant. Je suis à quatre pattes sur la couchette, je trouve enfin le plaid qui est sur le sol. Et toujours ce tintement, si seulement le vent décidait de prendre une pause. Cette foutue embarcation ne tanguerait plus et les filins ne se percuteraient plus. Mais non, il a choisi de continuer à faire la fête. Dans le noir et l’étroitesse, tous les bruits s’amplifient. Le clapotis des vagues entre les navires résonnent, les pas des rats ou des mouettes sur le pont tapotent, le grincement des amarres contre la coque suit le mouvement de la houle, le ronflement des moteurs des retardataires gronde en passant dans le chenal. Le clapotis des vagues entre les navires résonne, les pas des rats ou des mouettes sur le pont tapotent, le grincement des amarres contre la coque suit le mouvement de la houle, le ronflement des moteurs des retardataires gronde en passant dans le chenal. Une vague plus forte m’avait fait perdre l’équilibre, je m’étais rattrapée au bastingage de justesse, je n’avais pas mis mon harnais de sécurité. Mathieu m’avait hurlé dessus avant de me serrer dans ses bras. Maintenant, l’image de cet instant me hante.

•Lui, Mathieu qui dort comme un bienheureux à côté de moi. Lui que rien ne perturbe dans son sommeil. La tête posée sur l’oreiller et hop dans les bras de Morphée. Je ne sais plus si c’est à lui que j’en veux le plus, ou à ces câbles musicaux. Finalement, dans nos préparatifs c’est l’imprévu plus que désagréable. A présent, l’odeur des moules marinière de notre repas du soir, agace mes narines. J’ai oublié de mettre la poubelle sur le pont, quelle idiote ! Pourquoi Mathieu n’y a pas pensé lui ?

•Je cherche mon petit réveil de voyage sous mon oreiller, les aiguilles vertes fluo me donnent l’heure : 5 heures 47. Des bruits commencent à venir de la capitainerie du port. Petit à petit, les va-et-vient du personnel s’amplifient. Les chuchotements deviennent des interpellations entre eux. Les bateaux voisins s’animent, des pas marchent sur le ponton. Les ombres à l’intérieur de la cabine se précisent. Je distingue le petit réchaud, les étagères en teck avec leur rebord et les rouleaux des cartes marines. Sur la banquette, le tas de nos vêtements que nous avons abandonnés la veille. Un rayon de soleil touche la table. Je cherche, à l’intérieur, à distinguer les poussières qui volent et gravitent dans un ballet incessant. 6 heures 30, l’engourdissement du sommeil arrive. Le réveil sonne, il est 7 heures. Trop tard pour dormir.

•

•

•  

•

•

•

•  

•  

•  

•  

•  

•

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :