Le mot de la fin de « La Veuve Joyeuse » revient à « Mireille », personnage – rappelons-le – imaginé par Christine.
Nous espérons que vous avez eu autant de plaisir à lire ce récit choral que nos écrivants ont eu à l’écrire !
Bon confinement et restez chez vous !
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« Bon sang, Marc. Mon petit ! »
Il est dans un état. Je comprends au fond sa déception. Ses parents ne sont pas ceux qu’il avait imaginés. Que cela doit être compliqué pour lui ! Mais enfin, il est adulte aujourd’hui. Il a sa propre famille avec cette Sylvie. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi, ils n’ont toujours pas d’enfant. Je n’ai jamais osé aborder ce sujet avec lui, encore moins avec elle. Je n’ai pas été une mère parfaite mais je l’ai aimé du mieux que j’ai pu. Attendrie par son père, Henri, au début, que j’ai cru aimer.
Marc, Chantal, on vous a profondément désirés. Mais le temps a passé avec ses habitudes et ça nous a profondément abîmés. Notre couple s’est rabougri. Chantal, toi, tu as vite capté, mais Marc, mon petit chéri, tu n’as rien perçu de cette déconfiture. Je le savais et je redoutais le jour où tu comprendrais. Malheureusement, je ne peux pas sacrifier mes dernières années et poursuivre cettre mascarade qui a bien trop duré.
« Marc, je comprends ta peine, ta déception, mais cette existence à venir n’appartient qu’à moi. Je t’aime, ainsi que ta sœur, mais je ne tolère plus d’être soumise et jugée par quiconque. Mes enfants, moi, je ne vous juge pas. Je vais partir voyager avec qui me plaît et avec l’argent de votre père qui est aussi le mien. Cet héritage, je le mérite. Toutes mes nuits blanches et mes larmes de désespoir ; le manque de reconnaissance et de tendresse, ma détresse au fond, valent bien cette compensation financière. Je ne dois rien à personne, surtout pas à ceux que j’ai choyés, aimés et tenté d’éduquer avec conscience et générosité. Je vous le confirme, je m’envole mais je ne vous oublie pas. Marc, tu as imaginé que Sergio serait du voyage. Je n’ai rien décidé, mais tu me donnes une idée. Tu vois, je n’y avais pas pensé. Je comprends, grâce à toi, que Sergio peut certainement être ma prochaine âme sœur. Quel bonheur ! La vie est extrêmement surprenante. Il n’y a pas que l’argent qui compte, mes enfants. Je ne dépenserai d’ailleurs peut-être pas autant que ce que j’imagine. Faites-moi confiance. Je vous aime. »
Sergio s’approche de Mireille et la prend dans ses bras. « Vous êtes magnifique ! »
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