« Soirée télé »

ON A SONNÉ À LA PORTE # 1

Danielle va-t-elle ouvrir la porte ? Chuuuuut ! Nous vous laissons à son récit !

✍🏻✍🏻✍🏻✍🏻✍🏻

Assise confortablement sur mon canapé, je m’apprête à regarder le film à la télé. J’apprécie ce moment de quiétude de début de soirée. Tout à coup, alors que je saisis la télécommande, la sonnette trouble le silence. 21 h, qui peut bien venir à cette heure ?

 Je ne réponds pas, et m’apprête à allumer la télévision, quand un deuxième coup de sonnette retentit, suivi de légers coups sur ma porte. Bien décidée à chasser l’opportun, je me lève, traverse le salon, allume dans l’entrée. Je tourne le verrou, ouvre la porte, et lance un « Oui, c’est pourquoi ? »

 Dans la pénombre du palier, j’ai du mal à voir l’intrus, dont l’allure m’est cependant vaguement familière. A cet instant, un voisin rentrant chez lui allume la minuterie, projetant l’inconnu en pleine lumière. Je reste bouche bée. Pierre-Jean se tient devant moi, un peu intimidé, me souriant de ses yeux bleus.

 Interloquée, je regarde celui que je considère comme mon père spirituel. Que de moments avons-nous passés à parler, échanger sur le sens de la vie, de l’amitié. Je me suis habituée à son absence, même s’il me manque parfois.

 « Je ne te dérange pas ? » Je n’ose lui répondre la vérité, et l’invite à rentrer. Frêle, dans ses habits chics, mais légèrement trop grands, il s’assied à l’autre bout du canapé. Ses mains fines reposent sur ses genoux. Il a toujours son saphir au petit doigt. «  Ça n’a pas changé chez toi », murmure-t-il. « Tu trouves, j’ai peut-être un peu plus de bouquins dans la bibliothèque… ».

 Un silence un peu gêné s’installe. Cinq ans que nous ne nous sommes pas vus, pas parlé, ça ne s’efface pas comme ça. Pourtant, je questionne,curieuse «Pourquoi cette visite ? » Pierre-Jean hésite, puis à voix basse me répond : « J’avais envie de te voir, je ne reçois guère de visite là-bas ».

 Puis tout me revient : son départ dans l’ambulance, mes visites à l’hôpital, l’ultime au-revoir. Suis-je en train de devenir folle ? Les revenants, ça n’existe que dans les livres !

 A cet instant, je me réveille en sursaut. Un rêve, ce n’était qu’un rêve, murmurais-je, alors que s’étale devant mes yeux encore endormis, le générique de fin des Visiteurs du soir.

 

 

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