L’Or rouge en secret


Cet été, Alexandre, écrivant d’A Mots croisés, et Carmen, passionnée de mots et de défis d’A Mots croisés, sont partis à la rencontre de leur imaginaire et se sont adonnés à l’écriture. C’est avec grand plaisir qu’aujourd’hui et demain, nous partageons leurs récits avec vous. Bonne lecture !

L’or rouge en secret  par Alexandre Perrot

Journaliste indépendant, je vivais seul et survivais de piges et d’articles sur le web depuis plusieurs années si bien que je commençais à désespérer pour mon avenir dans le métier lorsque le chef du magazine « Région » me convoqua instamment dans son bureau pour m’envoyer dans le triangle des vins : Chinon, Bourgueil, Saumur où se tenait le Salon du livre.

Arrivé en gare de Port-Boulet, je fus accueilli comme tous les autres voyageurs par la fanfare du coin qui répétait pour le 14 juillet. A cette occasion, la coopérative des vignerons avait ouvert un stand pour faire profiter les touristes de cet or rouge ce qui fut pour moi l’occasion d’en profiter pour déguster tous ces bienfaits. Une heure après, les choses prirent une tournure inattendue.

Mon corps, par je ne sais quel procédé, fut téléporté dans un jardin où se trouvait un gîte typique de la région en pierre de tuffeau, entouré du calme à peine dérangé par le roucoulement des tourterelles et le bruit foisonnant des sansonnets.

Je fus accueilli par un petit bout de femme, prénommée Jocelyne, ayant la particularité de n’être pas plus haute que trois pommes qui me confia une clé pourvue d’un ruban turquoise. Elle m’indiqua un itinéraire à travers son potager bio qui devait m’emmener au détour des pieds de vigne et du cerisier jusqu’à mon lieu de résidence. Une simple pancarte entourée de roses et de passiflores m’informait de mon arrivée devant cette cabane à roulettes, appelée roulotte.

Assez surpris par ma découverte, je me demandais si je ne m’étais pas trompé d’endroit et voici ce que j’y trouvais :

Une maison à roulettes,

Devant mes yeux plissés par le soleil,

Au seuil de cette porte ouverte,

M’attendait une femme qui me compterait monts et merveilles.

Un instant gêné, je crus faire demi-tour

Mais eu ni la force ni l’envie de fuir

Et m’assis devant elle sans mot dire.

De son foulard se dégage un parfum

Fort et suave à la fois qui me retient,

A distance comme pour me faire un tour.

Ses yeux magnifiques et son doux sourire

Me laisse présager de l’instant à lui offrir.

Sans penser que rien ni personne ne puisse nous déranger

Attrapa ma main toute inerte et angoissée

Dans un défilé d’images d’hier et de demain

Sa peau contre la mienne me laissa entrevoir

Dans l’effusion de mes sens

Un avenir tel qu’il me fut difficile de croire

Que celle qui mettait la main dans la mienne

Porterait mon enfant et nous couvrirait d’amour jusqu’au dernier soir.

Soudain, je crus entendre une voix au loin, comme si elle sortait d’un tunnel. Elle s’approchait de moi et me répétait sans cesse :

« Monsieur réveillez-vous enfin, vous m’entendez ? »

Sans doute que le fameux or rouge avait frappé trop fort et que j’avais été trop présomptueux sur ma capacité à pouvoir déguster l’ensemble des vins. Assis sur le trottoir, un habitant me compta ma mésaventure qui me valut une vilaine bosse mais une fabuleuse espérance en l’avenir. Ce jour-là, le sourire ne me quitta pas et ce Salon du livre fut certainement le plus beau et le plus réussi de toute ma vie !

Photo Alexandre Perrot

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