
C’est aujourd’hui Francine qui va dans, un premier temps, détailler consciencieusement une chambre, puis va y amener de la vie avec y faisant entrer des personnages et des émotions. Un récit au final plein de nostalgie.
Jeu d’écriture # 1 – Le descriptif
Face à la porte, la fenêtre assez grande pour donner de la luminosité à cette pièce aux murs blancs. Sur les vitres de cette ouverture, des voilages blancs aussi, sont agrémentés d’attrape-rêves beiges.
Au milieu de la pièce, trône un lit de 140. De chaque côté, des lampes de chevet moderne en laiton, pour la lecture. Un couvre-lit gris chiné et trois coussins sont posés sur le lit en décoration. Un coussin jaune citron entouré de deux gris chinés avec des broderies jaunes.
Il y a aussi un baigneur en plastique des années soixante, assis au milieu du lit. Il est vêtu d’une tenue blanche de baptême d’un enfant de la famille.
De chaque côté de la tête du lit, des dressings débordent de vêtements de toutes les couleurs. Il n’y a pas de porte, juste des voilages, du même tissu que celui de la fenêtre, pour cacher ce déballage de vestes, manteaux, pantalons, robes, jupes etc.
Le bruit des pas descendant les escaliers de l’immeuble pourrait réveiller les éventuels dormeurs qui auraient bien voulu faire la grâce matinée.
Sur une partie de la commode noire, un poste de télévision à écran plat attend d’être allumé. A l’autre bout un vase en cristal de baccarat accueille un bouquet de lilas blanc et mauve embaumant la chambre de son odeur entêtante.
Jeu d’écriture # 2 – Faire vivre un personnage dans le descriptif
Je rentre par la porte, face à la fenêtre assez grande pour donner de la luminosité à cette pièce aux murs peints en blanc, sobriété comme j’affectionne. Sur les vitres de cette ouverture, des voilages blancs aussi sont agrémentés d’attrape-rêves beiges .Je les ai chinés dans un vide-grenier de Chatou, lors de cet été si chaud de mes vingt ans.
Au milieu de la pièce, trône un grand lit de 140. C’est un héritage de ma grand-mère que j’ai eu après son départ vers le ciel. De chaque côté, des lampes de chevet modernes en laiton pour mes lectures nocturnes. J’ai depuis longtemps des insomnies. Un couvre-lit gris chiné et trois coussins sont négligemment posés sur le lit en décoration. Un coussin jaune citron entouré de deux plus grands et gris chinés avec des broderies géométriques jaunes. Du plus loin que je me souvienne j’ai toujours aimé le jaune et noir.
Il y a aussi mon vieux baigneur en plastique des années soixante qui me rappelle mes jeux avec mon frère “du papa et de la maman”, mes journées à le dorloter et des câlins du soir. Il est assis au milieu du lit la tête tournée vers la porte comme pour m’accueillir avec son sourire figé. Il est vêtu de la tenue blanche du baptême d’un enfant de la famille, mon filleul. C’est pour moi une façon de ne pas l’oublier. Mon petit ange est parti bien trop tôt et il a laissé un vide au fond de mon cœur.
De chaque côté de la tête du lit, des dressings débordent de mes vêtements de toutes les couleurs. Beaucoup d’entre eux ne me sont plus utiles, mais je les garde. Je ne sais pas jeter. Il faudra que je me mette à faire un tri, et ce avant les prochaines soldes. Il n’y a pas de porte, je n’aime pas trop les portes, elles renferment souvent des secrets qui peuvent faire mal. Juste des voilages, du même tissu que celui de la fenêtre, suffisent pour cacher ce déballage de vestes, manteaux, pantalons, robes, jupes etc.
Le bruit des pas descendant à toute allure les escaliers de l’immeuble pourrait réveiller les éventuels dormeurs qui auraient bien voulu faire la grâce matinée. Moi, je suis déjà réveillé quand mes voisins partent pour leur journée de travail. Je sais que je peux me lever, me préparer et partir au plus vite. Les piles de dossiers m’attendent sur mon bureau et la réunion avec la banque est prévue en première heure.
Sur une partie de la commode noire, placée dans un coin de ma chambre, un poste de télévision à écran plat attend d’être allumé. Souvent le soir, je regarde un bon film, installée comme une reine. A l’autre bout, un vase en cristal de baccarat, seul héritage de ma marraine, accueille un bouquet de lilas blanc et mauve embaumant la chambre de son odeur entêtante. Ce parfum me ramène à mon enfance. Dans le jardin d’Athis-Mons, haute comme trois pommes, les bras chargés de branches de lilas et le nez au milieu des fleurs. Les éclats de rires de Maman mêlés aux miens résonnent dans ma mémoire. Jours heureux de l’insouciance et du bonheur.
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