Laurent a été tout simplement enchanté par la nature autour du Moulin de Villeneuve, la rivière, la Rémarde, et le parc de six hectares où reposent Elsa Triolet et Louis Aragon. Il nous livre ses réflexions poétiques. Bonne lecture !
« Pierre instrumentale »
Ma voix embrasse le vent. Sans timbre, elle comble le silence. « Chut ! » me souffle un étourneau.
Aussitôt, un canard cancane. Un écho a bien le temps. Il file sur l’eau. Derrière le buisson, le tempo est lancé.
Un bruissement de feuilles s’élève à l’ombre d’un tronc qui ondule. Une pie jacasse quelques rimes. Son souffle harmonique se reflète sur le miroir de pluie et de songes. Une grenouille joue les choristes ravis. Elle veut monter un duo. Le ton est donné sur les bords fleuris.
Un merle trémolo s’est approché. La branche de son bec change d’octave. De concert, une grive s’accorde avec le clapotis.
Les rayons de l’après-midi plongent pour se rafraîchir. Ils scintillent. Le soleil a ses rythmiques. Dans le ciel, des pléiades résonnent. Les ailes sont déployées.
Tiens ! Un contre-temps, un nuage adagio.
Le canard cancane de plus belle. Pas si loin, des notes virevoltent autour des moineaux. La grive reprend ses vocalises. Ses crescendos flûtés sillonnent mes tympans déliés. L’étourneau reprend en cœur la mélodie. La pie se charge du refrain. La grenouille fait des bulles. Ploc.. Ploc… Le merle joue du bec. Moi, mon cœur bat la chamade, je tape du pied.
Une dalle grise s’est posée au sommet du jardin. Deux noms y sont gravés : Elsa Triolet et Aragon. Des soupirs symphoniques s’envolent.
Plus bas, il y a les herbes vertes qui aiment les cours d’eau fleuris. Là où les oiseaux répètent la chorale, l’après-midi. Une fausse note, et c’est la fuite assurée !
=== La photo de Laurent illustre sa piste de réflexion avec l’écriture.
A mots croisés 
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