Pour faire suite à la proposition d’écriture, Carole a choisi la forme poétique en allant à ligne à chaque phrase. Un texte débordant d’émotions très touchantes !
Bonne lecture !
« Solitude »
Celui qui se met au bord de la piste pour écouter la valse des sabots
Celle qui crie son désarroi, lorsque son poulain se fait dépasser
Ceux qui, à côté de vous, hurlent durant la course et vous gâchent votre plaisir
Ceux qui dans le carré VIP, parés de leurs chapeaux montants, rient de leurs âneries
Celui qui fauché, se rince les yeux du spectacle des cavaliers et profite de l’ambiance
Celui qui à l’arrivée de la course, crie son bonheur
***
Il porte un jean sans ceinture qui descend sur ses hanches
Il habite à des kilomètres de l’hippodrome, il arrive en auto-stop
Il serre son ticket de course dans ses mains, de peur que le vent ne l’emporte
Il ne se mélange pas à la foule, il reste dans son pré carré
Il attend son heure de gloire
Il est né un 25 décembre, c’était une bonne surprise pour ses parents qui l’attendaient pour la fin du mois de janvier
Il a marché très vite et dès ses 3 ans, il faisait des balades à cheval avec son grand-père
À ses 12 ans, il a commencé les compétitions
Hélas, il a dû tout arrêter lorsqu’il a perdu ses parents brutalement
Il y avait à peine 15 ans
Il a commencé ses errements
Il a trouvé un emploi d’ouvrier à l’usine à ses 18 ans qu’il n’a jamais quitté
À ses 22 ans, il s’est pris de passion et d’obsession pour les courses hippiques
***
Tu as les poches vides, mais rien n’y paraît
Tu n’acceptes pas d’être fauché et en toutes circonstances, tu gardes la tête haute
Tu rêves de gagner aux courses au moins une fois dans ta vie
Tu aurais aimé parler à l’enfant que tu n’as pas eu, souhaité lui exprimer tes regrets
Lorsque tu as rencontré sa mère, tu n’as pas voulu t’engager, et malgré ses suppliques, tu as refusé tout engagement
Tu nous as fait croire que la solitude était ta seconde nature. Que nenni !
Tu te mentais
Tu as toujours décidé de ton plein gré ; tout petit, tu as refusé le sein, tu préférais le Guigoz
A tes 3 ans, tu as hurlé de recevoir l’eau du baptême sur ton front
Tu as détesté les betteraves jusqu’à tes 20 ans, protestant que c’était une boule de sang. Maintenant, tu regrettes
Tu as tort car le passé est passé. Sois confiant ! L’avenir te sourira !
Tu peux encore aimer, et être aimé. La vie est pleine de possibles.
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