Prêt.e pour une nouvelle rencontre fantastique ? Vous risquez d’avoir quelques frissons en lisant le récit imaginé par Anne ! Bonne lecture !
« Fantastic meetic »
Je suis Paule Tilleul, l’arrière-petite-fille de Harry Fergusson, propriétaire des célèbres machines agricoles. J’ai grandi en France, du côté de Manosque, dans l’arrière-pays provençal. J’aime flâner dans les allées du parc de notre château familial, bordées de bosquets de lavande ou bien parfois m’asseoir au pied de notre olivier centenaire et me laisser emporter par la rêverie. Mais j’aime aussi voyager à travers le monde pour découvrir de nouveaux paysages aussi beaux qu’insolites.
Je déteste les opportunistes et les gens qui se mentent à eux-mêmes.
J’aime observer la nature et les animaux en liberté. Mais j’avoue, la seule espèce animale qui me glace le sang est le serpent qui peut venir même s’immiscer dans mes rêves.
Je suis Phébus Balbuzard, seigneur des plaines du Lubéron. Je règne depuis quelque temps sur cette magnifique région qui m’a vu naître. Ma réputation n’est plus à faire de Manosque à Sisteron. Je n’ai que faire des atermoiements des jeunes lapins ou levrauts quand ils sentent la mort approcher. Rapace je suis né, rapace je resterai. J’aime voir dans leurs yeux la terreur les envahir quand mon ombre couvre leurs corps insignifiants. Je me délecte de cette douce et exquise sensation. Je déteste ces humains qui veulent briser la logique du cycle de la nature en voulant à tout prix les sauver de leur funeste sort.
Je me souviens de cet après-midi caniculaire. Le soleil avait terrassé le moindre signe de vie animale. Je n’avais pas mangé depuis plusieurs jours et malgré mes tentatives de chasse nocturne à la fraîche, pas le moindre mulot ou autres rongeurs aventuriers ou inconscients. Pas la moindre goutte d’eau n’avait pu rafraîchir mon gosier. Mes forces s’amenuisaient, malgré tout je tentais une virée hors de ma zone habituelle. Mon œil encore alerte repéra un quasi imperceptible point d’eau au milieu d’un domaine dont les terres étaient presque brûlées. Ce n’était pas dans mes habitudes, mais je me décidais à foncer sur cette minuscule oasis située en pleine contrée humaine.
Tout en amorçant ma descente vers ce qui était une vasque de granit, je vis à proximité une silhouette adossée à un arbre.
J’atterris près de l’ouvrage en pierre, n’osant pas y plonger pour recueillir le breuvage vital. Elle était là à me fixer avec fascination mais sans peur, d’un regard à la fois perçant et doux. Habituellement, j’aurais ignoré cette présence humaine inutile et grotesque. Était-ce la chaleur, mais je me mis à observer cette étrange créature éthérée aux longs cheveux blonds vénitiens. Elle ne bougeait pas, impassible et respectueuse à mon égard. Elle avait apparence humaine mais ne se comportait pas comme ces congénères. Que m’arrivait-il ?
Tout bascula en une seconde, je vis la terreur s’emparer de son visage, ses magnifiques yeux émeraude saisis par l’horreur. Une ombre sinueuse avait surgi de la pierre fissurée. Je sortis de ma torpeur hypnotique, et retrouvant ma flamboyance de seigneur des plaines enserra d’une puissance inégalée, cette jeune vipère qui avait osé terrifier mon énigmatique divinité. Le combat fut de courte durée, Phébus rapace vainqueur pour l’éternité.
Ma créature esquissa un sourire, je me rapprochais d’elle, de mon bec déposais une plume à ses pieds. Et m’envolais avec ma proie inespérée.
A propos de l’illustration
Dans la série annuelle « Nature de France », sont émis, en avril 1997, quatre timbres sur des parcs nationaux de France, sur le même thème et par le même artiste que l’émission d’avril 1996. Pour chacun, un paysage du parc constitue l’arrière-plan pour représenter un animal et une fleur. Les deux timbres de 3 FRF sont consacrés au parc des Écrins dans les Alpes (Barre des Écrins, aigle royal et panicaut des Alpes) et celui de la Guadeloupe dans l’île de Basse-Terre (volcan de la Soufrière, balisier et racoon). Pour ceux de 4,50 FRF, ce sont les parcs de Port-Cros en Méditerranée (côte rocheuse et un puffin) et celui des Pyrénées (pic du Midi d’Ossau et lac Gentau, isard).
Les timbres de cette série sont l’œuvre de Guy Coda.
Pour mémoire, le programme philatélique de France pour 1997 a été fixé par des arrêtés du ministère de l’Industrie et appliqué par le Service national du timbre-poste et de la philatélie (SNTP). Les timbres sont imprimés par l’Imprimerie des timbres-poste et valeurs fiduciaires, près de Périgueux, qui est signifié sur les timbres par le sigle « ITVF » imprimé en dessous de l’illustration.
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