L’histoire « Éphémère » de Nathalie, écrivante enthousiaste d’A Mots croisés, va certainement en faire sourire certains, d’autres moins ! Bonne lecture !
Éphémère
Je sors à l’instant du garage. Je suis très fier de ma nouvelle acquisition, une Ferrari dernier modèle. Pour ma toute première sortie, j’enlève le toit décapotable. Aujourd’hui, c’est une très belle journée de début de printemps. Il faut que tout le monde me voit à bord de mon nouveau petit bolide rouge pétant.
Je conduis prudemment, lorsqu’un cyclomoteur ne surveillant pas la circulation admire la nature et les bourgeons des arbres. À passer son temps les yeux levés vers le ciel et les cimes des arbres, il zigzague. Je manque de le percuter et j’effectue une embardée pour l’éviter. Voilà, ma belle Ferrari est encastrée dans un arbre ! Complètement foutue, irréparable. Quelle idée de planter des arbres sur les bas-côtés des routes. Ce cyclomoteur avec son vieil engin ne devrait pas passer son temps à scruter ces bouts de bois sans intérêts. C’est un inconscient pour les belles cylindrées telles que la mienne. Sans mon réflexe, j’aurais pu le tuer sur le coup. De surcroît, j’aurais écopé d’un tas de procédures et de procès.
Maintenant, cet écolo-poétique ne pense qu’à son pauvre arbre bi-centenaire, qu’il faudra certainement abattre. Je m’en fiche de sa nature et de son arbre. Je n’ai pu profiter de ma superbe voiture que dix minutes. Cela fait cher le kilomètre. Et toutes mes chances pour attirer l’attention des femmes afin qu’elles m’admirent sont totalement tombées à l’eau.
Maudite journée ! Je me retrouve comme un enfant à qui on a brisé son jouet tant attendu, sans en profiter.
A mots croisés 
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