« Vol d’essai »

Prêt pour une nouvelle lecture-aventure ?! Suivez sans hésiter, Francine, vous ne le regretterez pas ! Même pas peur !

Vol d’essai

Au milieu du vestiaire, debout devant son placard en fer recouvert de peinture verte kaki, les yeux dans le vague, il tente de faire le vide dans son esprit en ébullition. Lentement sa main se rapproche et ouvre la porte métallique. De l’autre côté, son regard se pose sur une photo scotchée, sa femme tenant tendrement son fils de deux ans dans les bras. Le vent fait voler leurs cheveux, un grand sourire illumine leurs visages. Instant de bonheur sur papier glacé.

Il prend la combinaison blanche accrochée au cintre, ses mains sont tremblantes et moites, sa bouche est sèche, son cœur bat plus fort. Après avoir retiré ses vêtements civils, il enfile son costume d’aviateur. Maintenant, le calme envahit petit à petit son esprit et son corps. Maintenant, il n’a plus peur.

Il sort du vestiaire, traverse d’un pas décidé le hangar et avance sur la piste vers son destin. Au milieu du tarmac, se dresse le Rafale F3 brillant sous le soleil de ce mois de mai. L’attendent mécaniciens, ingénieurs et directeurs de projet, autour de l’appareil qu’il doit piloter pour son vol d’essai. Il reçoit les dernières recommandations et instructions des ingénieurs. Les mécaniciens font le tour de leur bébé, vérifient en tapotant par ci, par là, donnent les coups de pied dans les pneus.

Il monte à l’échelle comptant machinalement chaque marche, s’introduit dans le cockpit et s’installe sur le siège, ajuste son casque, descend la visière sur ses yeux. Un mécanicien l’aide à attacher le harnais qui le colle au siège.

Sanglé sur le siège éjectable, cabine verrouillée, échelle retirée, il est seul devant les écrans qui lui fournissent les informations essentielles de pilotage et de navigation. Les réacteurs s’allument dans un bruit assourdissant et les vibrations envahissent toute la cabine. Il fait corps avec la machine, il est la machine.

Tous les gestes répétés, lors de ces mois de simulation, sont devenus des réflexes. Ses mains attrapent les commandes. Son regard vérifie les cadrans un à un. Dans son casque, il entend les indications venant de la tour de contrôle sur la visibilité, la vitesse et l’orientation du vent. Il attend l’ordre de décoller.

GO. c’est parti. Il tire sur le manche et l’avion prend de la vitesse, les roues s’échappent du sol et rentrent dans le ventre de l’aigle. Il prend de l’altitude rapidement et se noie dans les nuages. C’est comme s’il l’avait toujours piloté, il est chez lui, c’est son taxi. Il pousse jusqu’à 900 km/h. Tous les voyants sont au vert. Il savoure ce moment. Un sourire se dessine sur ses lèvres.

La mission est réussie. L’appareil a tenu ses promesses. Les cris de joie venant de la tour de contrôle lui déchirent les tympans. Maintenant, il faut atterrir.

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