Histoires de jeux # 1

Passionnée d’écriture, Carmen est venue … de Sceaux… pour participer à notre animation sur Copaca’Bagneux. Son imagination étant débordante, elle aurait bien répondu à toutes nos propositions d’écriture ! Raisonnable, elle s’est concentrée sur deux d’entre elles. La première : nous faire vivre un entraînement, la phase de préparation aux Jeux olympiques. Bonne lecture !

Histoires de jeux # 1

4 ans. 4 ans que l’on me chante cette chanson. J’étais encore au lait de mère, que déjà l’on me berçait de gloire et d’or. Un brin d’herbe dans la bouche, je levais la tête et dodelinais comme si je comprenais quelque chose. Mais je n’avais pas l’ esprit de contradiction et je reprenais très vite mes plaisirs enfantins. Les Jeux olympiques. J’étais à des années-lumière de cet univers de compétition féroce. Le mien était vert prairie, jaune paille et surtout ciel bleu.

Mais un jour, tout changea radicalement pour moi. Le temps de l’entraînement était venu et là, ça ne plaisantait plus du tout avec la discipline. Drastique, voilà ce que j’entendais à longueur de temps. Ce fut bien plus intense que tout ce que j’avais pu imaginer.

Plus haut, toujours plus haut, sans cesse plus haut. Coach plaçait la barre à son maximum, moi qui jusque-là n’avais rien fait d’autre que de gambader joyeusement avec mes petites jambes. Coach ne me lâchait pas d’une semelle, accentuant jour après jour la charge de travail pour être un beau matin au top de mes performances. C’est ainsi que je dus grandir avec l’idée que j’étais venu au monde pour briller sur un podium. Mon sang ne saurait mentir, mes parents grands champions, avaient forcément engendré un autre champion.Mais certains soirs, dans le noir et le silence du centre déserté pour la nuit, je versais des larmes bien amères sur mon sort que je jugeais peu enviable. Puis à l’aube, tout recommençait encore et encore.

Ce travail acharné, avait néanmoins fini par porter des fruits prometteurs. J’entendis subrepticement que j’étais qualifié pour intégrer l’équipe nationale. A la fois sous le choc de la nouvelle et la crainte de l’inconnu, je réalisais que j’allais quitter pour la première fois de ma vie mes terres natales. Heureux ? Je ne savais pas quoi en penser à vrai dire. Je verrai bien à quoi j’allais être confronté et qui seraient mes adversaires sportifs.

Je suis beaucoup trop nerveux. Je m’agite dans tous les sens et je ne peux m’empêcher de bouger en permanence. D’ailleurs, le staff a bien conscience de mon état émotionnel désordonné. Coach arrive précipitamment. Il craint qu’au final, je ne possède pas le mental nécessaire pour une telle compétition. Les Jeux olympiques ne sont pas à la portée des faibles et des peureux. Je commence à comprendre l’enjeu pour lui. C’est le travail de toute une vie, alors hors de question pour moi de tout gâcher aux portes de la victoire. Zen. Reprends tes esprits ! Je vais arrêter de me disperser car je refuse de renoncer à ces rêves dorés. J’accepte l’équipement et respire avec calme. Je sais que tout va bien se passer. Je suis de la graine de champions et je vais leur montrer à tous ce que j’ai dans le ventre. Et surtout Coach et Nathalie vont être fiers de moi. C’est tout ce que je veux à cet instant précis. Être à la hauteur de leurs espérances.

La porte vient de s’ouvrir. La piste est sablonneuse à souhait comme je l’aime. J’entends le commentateur hurler dans les haut-parleurs nos noms. Nathalie prend place. A nous deux, nous allons décrocher les étoiles. Elle, la cavalière et moi, son cheval.

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