Au fil des ces dernières semaines, vous avez pu lire les nouvelles policières de nos écrivants. Si elles vous ont donné envie de vous y mettre, voici un petit jeu d’écriture : imaginer une fin à celle de Kawtar et lui choisir un titre. Trop hâte de vous lire !
???
Le soleil culminait à son plus haut point, seule une épingle lumineuse semblait transpercer le ciel. Cette tâche incandescente était bien solitaire dans l’immensité du ciel. Le plafond azur flottait sur une étendue rocailleuse, aride et sèche. En parcourant ce paysage, il arrivait de rencontrer un virevoltant, un cactus ou une mue de crotale, seuls signes de vie ou de mort.
L’horizon tremblait comme voulant, dans une danse perpétuelle, faire naître du vide : une oasis. Vaine démarche, presque rien ne poussait, presque rien ne survivait sous la fournaise du jour et l’hostilité glacée de la nuit.
Plus près de la villa monolithe, en plein désert, dans l’enceinte de ce bunker tropical, une piscine aux dimensions olympiques. Un rectangle turquoise dans un écrin de grands carreaux aux couleurs terracota, vertes, ocres et indigo. Fantaisie du propriétaire, un lion en mosaïque monochrome doré ornait le fond du bassin.
L’eau chlorée, si parfaite, sans mouvement, sans salissures, accueillait ce jour en son sein, une silhouette longiligne, raide comme un bâton et flottant, le visage faisant face au roi de la jungle.
Les cheveux de la bouée humaine formait une étoile blonde autour de son crâne intact, le corps bien que blanc portait encore les vestiges de paillettes que l’on trouve dans les huiles bronzantes. Cela laissait envisager une consommation excessive de cosmétique. La panoplie était digne d’une riche bimbo californienne ; mini maillot de bain à l’imprimé léopard noué de chaque côté de la culotte et au dos.
Une large visière rose bonbon en plastique était venue se figer entre l’échelle et le bord de la piscine. A sa cheville, un bracelet avec un médaillon en forme de cœur. De dos cette femme avait l’air jeune, même si parfois les apparences sont trompeuses, surtout depuis l’essor de la chirurgie esthétique sur la côte ouest.
Sur le dos, les tibias, l’arrière des bras et des cuisses, aucune plaie ni ecchymose ne venait dénaturer cette parfaite poupée. Cette femme troublait mystérieusement la perfection de cet Eden. Elle réservait encore des secrets, car seule la partie émergée de l’iceberg était visible.
La police locale avait été contactée par la femme de ménage.
« Mme Vargas est formelle, en arrivant sur les lieux aux alentours de dix heures, c’est elle qui a ouvert la porte avec le trousseau de clés remis par les propriétaires : Monsieur et Madame Williams », expliqua méthodiquement Arthur, avant de poursuivre. « Elle a pour habitude de commencer par les pièces communes, elle a découvert le corps environ une heure après son arrivée en voulant récupérer un balai dans l’abri près de la piscine. »
Il reprit brièvement sa respiration et s’apprêta à débiter les autres constations au capitaine Harris. Elle se sentait lourde sous ce soleil de plomb, parcourir les quelques mètres qui séparaient la voiture et le lieu de la découverte du corps, relevait du marathon. Elle commençait tout juste son septième mois de grossesse et ne comptait pas abandonner Arthur sans lui avoir transmis toutes les ficelles du métier.
« Arthur, respire ! tu vas manquer de souffle. Où se trouve son mari ? Quelqu’un l’a prévenu ? » s’enquit Lisa.
« Il est en déplacement professionnel à Santa Fé, c’est Madame Vargas qui lui a appris la triste nouvelle, il va prendre le prochain vol pour rentrer. Selon les premiers éléments, il semblerait qu’il s’agisse d’une noyade suspecte car nous notons des traces de lutte. »
Selon le médecin légiste, elle a du sang sous les ongles des deux mains et les deux avant-bras portent neuf traces profondes de griffures. Nous attendons l’autopsie pour dater l’heure de la mort et avoir plus d’informations.
« Ok ! ok ! relax, c’est parfait. Ce sont les effets personnels de la victime ? Je veux voir ça ! soyez mignon, apportez-les moi ! », lança Lisa en pointant du doigt un sac hermétique. « Alors qu’avons-nous là ? Un bracelet, un collier, tout les deux brisés, certainement lors de la lutte avec son meurtrier. Pas de douille de balle pour la balistique, pas d’empreinte digitale ou palmaire relevée. L’affaire débute timidement, qu’en pensez-vous, Arthur ? »
« Je pense qu’il ne faut négliger aucune piste, entreprendre une fouille méthodique de la maison, vérifier l’ensemble des emplois du temps, réaliser une équipe de personnalité de la victime, demander les relevés téléphoniques, éplucher les mails, frapper à toutes les portes et … »
Arthur n’eut pas le temps d’achever sa longue liste scolaire de vérifications, Lisa lui indiqua la direction du cabanon près de la piscine, en hochant discrètement la tête vers la droite, un lieu de rencontre idéal à l’abri des regards, avant de lui révéler une chose importante.
« Je sais qui à fait le coup. C’est … et je vais vous expliquer pourquoi. »
Nous attendons avec impatience de lire VOTRE fin et votre proposition de titre !
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