A la frontière du rêve et de l’étrange, l’histoire imaginée par Louise nous entraîne dans une spirale effrayante. Prêt pour un récit cauchemardesque ?
Bonne lecture !
L’ombre
Cette nuit, je me suis réveillée. Il y avait une drôle d’ombre face à moi, avec des yeux en forme de fente. Elle me dévisageait, indécise. J’étais à sa merci, pétrifiée, les membres entortillés dans ma couverture.
L’ombre s’élargit, elle se mit à dégouliner comme une projection de peinture, laissant des traces ensanglantées sur le mur. De son corps émanait une lueur bleue.
Je pris une grande inspiration, puis une autre, puis une autre, jusqu’à perdre le contrôle de mon souffle et haleter, pleine d’angoisse, toujours momifiée. Le seul moyen de m’en sortir était de parier sur l’irréalité de cette créature. Je contractai tous mes muscles et finis par extraire mes bras de ma draperie pesante.
Je connaissais la méthode pour distinguer le vrai de l’illusion : il suffisait de regarder mes mains. Mon pauvre cerveau happé par un cauchemar était bien incapable d’en restituer leur forme. Mes doigts dansaient, s’étiraient, se démultipliaient ou fusionnaient. Mes paumes avaient un contour flou.
La vilaine bête face à moi n’existait pas. Je n’eus pas le temps de lui dire qu’elle ne me faisait plus peur car, à nouveau, je m’éveillai. Et il y avait une drôle d’ombre face à moi, avec des yeux en forme de fente…
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