Très vite, Laurent, nous entraîne dans son histoire pleine de mystère et d’ humour. Un rêve très mouvementé qui vous réserve des découvertes surprenantes ! Bonne lecture !
Telle une chèvre le long de la gouttière…
Rien ne se passait comme prévu. J’aurais dû le rencontrer sans encombre dans le café L’Aurore. Il devait discrètement me donner les documents. Mais problème, il avait plu. Beaucoup. Les nuages avaient déversé des torrents d’eau sur la ville.
La rue devant chez moi charriait des voitures, des troncs d’arbre et toutes sortes d’objets bizarres. Même (que l’un de ces arbres) qu’une très grosse branche avait failli m’éborgner quand j’avais jeté un coup d’œil par la fenêtre…
Difficile dans ces conditions de rejoindre le café. A un moment, la tempête s’est calmée. Je me suis alors décidé à partir. Mais je n’avais plus mes clefs. Curieusement, elles s’étaient envolées, je ne sais comment, avec les vents violents…
Pourtant, il fallait absolument que je parte. Ce rendez-vous à L’Aurore, c’était presque une question de vie ou de mort… Il ne me restait plus qu’une seule solution : enjamber la balustrade de la fenêtre pour descendre les cinq étages le long de la gouttière. J’avais déjà vu la chèvre du voisin faire de même. Elle s’en était, ma foi, plutôt bien tirée ! Evidemment, je n’avais pas d’ambition caprine, mais il fallait que je me décide. J’ai alors (pris mon courage à deux mains) osé faire ce que je n’aurais jamais fait en temps ordinaire. J’ai enjambé la balustrade. Agrippé la gouttière. Et j’ai commencé à descendre. Pour autant, je n’avais pas l’adresse ni la souplesse de la biquette. Et arriva ce qui devait arriver : la gouttière s’est détachée et j’ai atterri plus vite que prévu sur le toit d’une voiture. Le toit a cédé et je me suis retrouvé assis à côté d’un conducteur qui se retournait constamment pour ordonner à son perroquet de se taire.
L’homme m’a demandé d’un air très naturel où je voulais aller. Je lui ai tout de suite répondu : « Au café L’Aurore ». « Bien sûr, Monsieur ! », m’a-t-il répondu.
Il m’a alors dit d’accrocher ma ceinture. Et à ma grande surprise, la voiture a décollé à la verticale, évitant arbres, voitures et objets bizarres dérivant dans la rue. « Il faut ce qu’il faut ! », m’a-t-il dit. « Je devine que vous avez une mission très importante à remplir ». Derrière moi, j’entendais le perroquet me répéter comme une ritournelle : « On va y arriver, mon gars ! »
Effectivement, huit minutes et 53 secondes plus tard, nous sommes arrivés au niveau de L’Aurore. Telle une fusée, le conducteur aéro-automobile s’est posé sans encombre devant le débit de boisson. « Tu y es, mon gars ! », m’a glissé le volatile. J’ai poussé un soupir de soulagement. Je suis descendu de la voiture,. Pour constater que L’Aurore était fermé. Oui, fermé. Malheur à moi !
A ce moment-là, je me suis réveillé. On frappait à ma porte. Et j’ai entendu ma femme crier : « Dépêche-toi, fainéant ! Tu vas encore être en retard à ton travail ! »
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